L’assureur AXA se désengage de plusieurs banques israéliennes
C’est l’une des conséquences de la guerre à Gaza et des campagnes de boycott international : l’assureur français AXA a cessé tout investissement dans plusieurs banques israéliennes accusées de financer des colonies illégales en territoires palestiniens.
Entre fin 2022 et le printemps 2024, AXA a revendu plus de 20 millions de dollars d’actions dans des banques israéliennes (Bank Hapoalim, Israel Discount Bank ou encore Bank Leumi) figurant sur une liste de l’ONU pour leur implication dans ces colonies. C’est ce que met en évidence un rapport commandé au cabinet néerlandais Profundo par l’ONG internationale Ekō, qui fait partie d’une coalition internationale appelant AXA à se désengager des entreprises accusées de financer les colonies illégales ou encore d’être associées à de potentiels crimes de guerre en Israël, à Gaza et dans les territoires palestiniens occupés.
Pour Daphné Cronin, chargée de campagne au sein de l’ONG Ekō, ce retrait est le fruit des pressions exercées par l’association : « Notre ONG avait déjà épinglé l’assureur en 2019 pour ses investissements dans ces banques. Aujourd’hui, on a les données qui confirment qu’AXA s’est entièrement désengagée, en tout, de cinq banques israéliennes qui financent les colonies illégales en Palestine occupée. » En 2019 déjà, AXA avait cessé de financer Elbit Systems, un important fabricant d’armes israélien, qui produit des bombes à fragmentation.
« Les investissements étrangers en Israël ont chuté de près de 60% »
Interrogée par RFI, AXA a reconnu que l’inscription de ces banques sur la liste de l’ONU avait été un facteur décisif « parmi d’autres ». En effet, la guerre à Gaza, combinée aux menaces de boycott, a poussé de nombreux investisseurs à fuir Israël. L’économiste israélien Jacques Bendélac souligne cet effet domino : « Il y a à la fois ces menaces de boycott international, qui influencent beaucoup l’activité en Israël, et puis il y a aussi l’incertitude, le risque géopolitique, qui font fuir beaucoup de partenaires et d’investisseurs. Depuis le début de la guerre, les investissements étrangers en Israël ont chuté de près de 60%. » Une situation inédite depuis la création de l’État d’Israël, souligne-t-il.
Cette chute sans précédent a de lourdes conséquences pour l’économie israélienne. En juin, le géant américain Intel a suspendu un projet de construction d’une usine de puces électroniques, un investissement de 25 milliards de dollars qui pourrait donc ne jamais voir le jour.
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