Violences sexuelles à Betharram (France). “La position de François Bayrou est intenable” (…)

Alors que les plaintes pour agressions sexuelles et violences perpétrées au sein de Notre-Dame de Bétharram, continuent de s’accumuler, le déni et le silence de François Bayrou, aujourd’hui Premier ministre, interrogent. L’édile de Pau a toujours nié avoir connaissance de ces agissements. Des propos infirmés par un ancien juge d’instruction, des élèves et des parents d’élèves.

Il n’en savait rien. Du moins, rien de confirmé. Depuis les années 1990, et les premières plaintes déposées par des parents d’élèves violentés, le maire de Pau François Bayrou dément avoir été mis au courant des agissements de plusieurs surveillants et membres de l’encadrement mis en cause aujourd’hui par 112 plaintes.

Au Parisien, au Monde ou encore au Point, celui qui occupe aujourd’hui le poste de Premier ministre le martèle : “C’est vrai que la rumeur il y a 25 ans laissait entendre qu’il y avait eu des claques à l’internat. Mais des risques sexuels, je n’en avais jamais entendu parler”, explique-t-il dans Le Parisien, en mars 2024.

Sollicité à de nombreuses reprises depuis plusieurs mois par France 3 Aquitaine, l’édile de Pau n’a pas souhaité répondre à nos questions à ce sujet. Un silence et des prises de positions passées qui interrogent aujourd’hui les victimes, réunies depuis octobre 2023 au sein d’un collectif. “La position de François Bayrou est intenable. Il est impératif qu’il se rallie du côté des victimes, or, aujourd’hui, il est dans le déni”, réagit Alain Esquerre, ancien élève à l’origine du recueil des plaintes.

“Il était inquiet”

Le déni, c’est également ce qui a interpelé l’ancien juge d’instruction Christian Mirande, en charge, en 1998, d’un dossier de trois plaintes pour agressions sexuelles visant le père Carricart. Après avoir été extradé vers le Vatican, l’ecclésiastique s’est suicidé alors qu’il était visé par de nouvelles convocations du juge d’instruction palois.

À cette époque, l’affaire interpelle le Béarn et les habitants de Lestelle-Bétharram où se situe l’établissement. Jusqu’à François Bayrou qui y scolarise alors plusieurs de ses six enfants. Celui qui est alors ministre de l’Éducation nationale se rend au cabinet du juge d’instruction, mû par son “inquiétude”. “Il m’a rencontré parce qu’il était inquiet sachant qu’il avait un de ses enfants dans l’institution. Il voulait savoir ce qu’il en était”, se souvient Christian Mirande. Près de trente ans plus tard, le juge, joint par téléphone ce mercredi 5 février, est formel : “François Bayrou n’a jamais exercé de pression sur moi ou sur l’enquête”.

Pourtant, aujourd’hui, le doute s’immisce chez ce juge. Dans un article publié ce 5 février 2025, Mediapart révèle que François Bayrou avait connaissance des accusations visant l’institution. Et avait même publiquement défendu l’établissement, en 1996 : “nombreux sont les Béarnais qui ont ressenti ces attaques [contre Bétharram] avec un sentiment douloureux et un sentiment d’injustice“, déclarait-il à l’époque. Des propos retrouvés dans les archives du quotidien régional “Sud Ouest.”

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