Finances publiques: À quel jeu joue l’IGE?

L’annonce a l’effet d’une bombe. Les mauritaniens découvrent l’ampleur des dégâts officiellement reconnus par l’Inspecteur général de l’Etat. Les résultats des inspections sont effarants encore qu’une grande partie des inspecteurs est mal formée pour ce travail normalement minutieux. Il en reste donc enfoui. Mais selon l’inspecteur général qui intervient alors qu’une info portant sur 20 milliards détournés grossissait au gré des échanges de salon comme une boule de neige, l’IGE fait montre d’efficacité. Pourquoi l’IGE a-t-il voulu, contre toute attente, prendre les devants aujourd’hui? Il y avait sûrement urgence à étouffer le feu déclenché, semble-t-il, par l’actuel ministre des finances, Isselmou MOhamed Mbady, décidé à sortir de l’ombre  un dossier «brûlant » des tiroirs hérités de son prédécesseur lors de la formation du dernier gouvernement le 31 mars 2022. Ce serait l’homme par qui le scandale est ébruité.

L’effet boule de neige a certainement débuté à partir de cette première révélation. Une patate chaude que l’actuel ministre des finances Ould Mbady a voulu refouler à Ould Dhehbi nommé au s In de la nouvelle équipe gouvernementale aux commandes de la BCM.

Selon leur patron qui vient d’improviser une conférence de presse, dix-neuf missions de l’IGE ayant couvert des projets de 60 milliards d’ouguiyas remettent en cause la dépense de13,8 milliards sur l’enveloppe totale. Pour une fois ce serait la partie cachée de l’iceberg qui remonterait à la surface. Pourtant, sur 2,7 milliards seulement dont elle a réclamés restitution auprès des concernés, l’IGE n’aurait effectivement récupéré que 1,3 milliards restitués en douce. Nonobstant ce bilan dérisoire suivant les mises en demeure de paiement l’IGE émet des réserves sur 8 milliards de commandes publiques inopinées. Elle en aurait annulé 30%.

L’IGE estime enfin que sur ces montants 3 milliards portent sur des fautes de gestion dossiers transmis à la Cour des comptes pour en connaître.

Ce soir en l’absence de mesures de redressements, le citoyen celui qui notamment avait fondé ses espoirs sur l’élection de l’actuel président ne peut que rester circonspect quant à la transparence réelle de la gestion publique. En effet, il ne suffit donc pas de constater les dégâts mais réclamer des comptes aux responsables pour un assainissement profond.

JD

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