Migration : De pays de transition, la Mauritanie est-elle devenue un pays de rétention ?

Les flux migratoires en Mauritanie étaient presque marginaux. Leurs raisons sont diverses. Mais avec le temps, les migrants, qui ne faisaient que passer, semble élire domicile pour vivre de petits métiers à Nouakchott et Nouadhibou. Au «rêve européen» semble succéder l’autre rêve celui de « l’El dorado » mauritanien.

Devant le stade Olympique, sous le soleil et sous la pluie, ils sont chaque jour des milliers de personnes essentiellement des africains subsahariens à venir se faire enregistrer gratuitement par les services de migration.

Ce service « gratuit » est sans doute un bon hameçon pour les convaincre à faire patte blanche d’autant que la majeure partie de ces femmes et ces hommes travaille de petits métiers. Si une bonne partie de ces migrants provient de pays limitrophes comme le Sénégal ou le Mali, décidés à obtenir le sésame pour pouvoir travailler, en paix, un autre groupe celui fuyant les guerres ou découragé par les barricades érigées par le Frontex, (subsahariens, maghrébins et asiatiques) fait contre mauvaise fortune installe retraite en Mauritanie.

Ils seraient, selon les dernières statistiques, un plus de 150 milles étrangers à vivre sur le sol national dont des africains interceptés dans la lutte contre l’immigration clandestine en Espagne.

Beaucoup de ces migrants en Mauritanie n’avaient pas les moyens de payer une ristourne de 3000 ouguiya/an contre le titre de séjour officiel. L’enregistrement gratuit est pour eux une aubaine pour évite les tracasseries policières qui sont légion.

Pour des considérations sécuritaires et économiques et pour mesurer la présence des étrangers, les autorités politiques ont donc inauguré un recensement gratuit pour ces résidents. . Il existe aujourd’hui 45 check-points de contrôles prioritaires censés enregistrer obligatoirement les personnes accédant aux frontières nationales. Ce dispositif n’empêche malheureusement pas la prolifération de réseaux de passeurs de migrants.

Mais ces mesures constituent pour l’Etat une manière de mieux appréhender la nature des flux, les profils des migrants, leurs conditions de vie et leurs ambitions d’autant que ceux qui sont maintenant ici s’inscrivent, à la faveur de l’étau vers l’Europe, dans le long terme en Mauritanie alléché par les annonces d’exploitation de nouvelles richesses (gaz et pétrole). Pour autant, la situation de promiscuité des migrants repose aussi des questions « d’intégration, de santé, d’accès à leurs droits » comme noté dans un rapport récent sur la problématique.

 

 

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