La télévision espagnole défie l’Eurovision avec le soutien à Ghaza

La télévision publique espagnole a mis au défi samedi l’organisme responsable de l’Eurovision, qui l’avait sommée de cesser ses références à l’offensive à Ghaza sous menace de sanctions, en diffusant un message de soutien aux Palestiniens avant sa retransmission de l’évènement. « S’agissant des droits de l’homme, le silence n’est pas une option. Paix et justice pour la Palestine», a écrit en blanc sur fond noir le groupe de radio et télévision RTVE, dans un message en espagnol et en anglais, quelques secondes avant le début officiel du concours de chanson. Ce court texte fait office de réponse à l’Union européenne de radio-télévision (UER), organisateur de l’Eurovision, qui avait demandé au groupe public de ne pas réitérer ses références à la guerre à Ghaza durant sa retransmission de la finale samedi soir, sous peine d’«amendes punitives». Dans un courrier révélé samedi par RTVE elle-même, et adressé à la directrice de la production de contenus du groupe de télévision et cheffe de la délégation espagnole à l’Eurovision, l’organisme européen a justifié sa position par le caractère apolitique de l’évènement. « Les déclarations politiques pouvant compromettre la neutralité du concours sont interdites», a souligné dans ce courrier l’UER, dont RTVE est membre, en jugeant «fondamental» que les commentateurs «respectent ces règles sans exception» dans les pays retransmettant le concours. Selon des médias espagnols, ce rappel à l’ordre a été fait après une plainte de la télévision publique israélienne (KAN), agacée par le fait que les présentateurs espagnols aient fait référence aux nombreux martyrs à Ghaza lors du passage en demi-finale de la candidate israélienne Yuval Raphael jeudi soir.

La plainte de la KAN a été émise alors que RTVE avait réclamé mi-avril un «débat» sur la présence d’Israël à l’Eurovision, mettant en avant les «préoccupations que la situation à Ghaza et la participation de la télévision publique KAN suscitent au sein de la société civile espagnole». L’Espagne, qui a reconnu l’État de Palestine le 28 mai 2024 avec l’Irlande et la Norvège, s’est imposée ces derniers mois comme l’une des voix les plus critiques de l’UE à l’égard du gouvernement de Benjamin Netanyahu, et fait figure de soutien historique de la cause palestinienne. Les prises de position du Premier ministre socialiste Pedro Sanchez, qui a a appelé samedi lors d’un sommet de la ligue arabe à Baghdad à faire «pression sur Israël pour arrêter le massacre à Ghaza», ont valu à l’Espagne ces derniers mois des critiques fielleuses du gouvernement Netanyahu.

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