Diplomatie: Ghazouani au premier sommet américano-africain sous Trump

Le président de la République, à la tête d’une importante délégation économique, s’est envolé ce mardi à destination de Washington pour répondre à l’invitation du président us, Donald Trump, en vue du premier sommet entre les USA et l’Afrique, du 9 au 11 juillet courant.
Outre le président Ghazaouani, la shortlist présidentielle comprend aussi les présidents du Gabon, de la Guinée-Bissau, du Liberia et du Sénégal. Ce premier sommet qui intervient après les mesures douloureuses pour tout le Continent prise par l’administration Trump, depuis la suspension puis le démantèlement total des programmes de l’USAID, la mise à fin du Millennium Challenge Corporation (MCC) d’aide publique au développement et enfin les taxes imposées par le fameux décret du nouveau président américain qui assassinent aussi l’autre instrument de coopération avec l’Afrique comme l’Agoa. C’est peut-être l’un des points communs entre les présidents des différents pays invités.
C’est donc avec un président mercantiliste qui sait tirer profit des opportunités d’affaires que vont converser les 5 chefs d’Etat de l’avenir de la coopération bilatérale et multilatérale avec les USA. Les différents sont évidemment différemment impactés par les mesures “trumpiennes”.
La Mauritanie qui a une autre carte, hors de cet échiquier, à savoir l’accord d’Abraham, sera sans doute sollicitée d’autant plus que la révélation récente des richesses de son sous-sol pourrait intéresser la partie américaine. La composition de la délégation présidentielle renfermant Sid’Ahmed Ould Bouh, ministre de l’Économie et des Finances, Mohamed Ould Khaled, ministre de l’Énergie et du Pétrole et Thiam Tidjani, ministre des Mines et de l’Industrie, augure d’une force de propositions à laquelle les américains ne seront sans doute pas sourds. Historiquement, le volume des échanges commerciaux entre la Mauritanie et les États-Unis quoique marginal a connu un bond significatif en 2017 de 22% plaçant la Mauritanie au 139ème rang des fournisseurs des États-Unis.

Les principales exportations mauritaniennes des combustibles minéraux, du poisson, des produits halieutiques, des engrais…Les USA, eux, exportent chez nous des aéronefs, des machines, des produits chimiques inorganiques et des machines électriques. Ils investissent aussi via le secteur privé (Kosmos Energy…) dans la recherche et l’exploitation du gaz, du pétrole et des mines.
Enfin depuis la mise en place du Forum d’Affaires Américano-Mauritanien, les échanges ont connu une grande diversification avant que n’interviennent les nouvelles décisions américaines figeant en standby le négoce entre les deux pays.
L’organisation de ce sommet répond sans doute d’abord à un souci sécuritaire mais aussi à des visées sur les ressources naturelles. Au-delà des partenariats économiques, la rencontre pourrait également porter sur des enjeux sécuritaires régionaux, en lien avec la stabilité du Sahel. L’administration Trump semble vouloir réaffirmer un leadership diplomatique en Afrique, comme en témoigne son implication récente dans l’initiative de paix entre le Rwanda et la RDC, initialement portée par le Qatar.
Le présent sommet devrait, en fait, préparer un autre plus largement ouvert au reste du Continent en septembre 2025, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.
Alors wait and see pour voir quel rééquilibrage dans la relation entre les USA et l’Afrique sera à l’ordre du jour.
JD

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