Visite du président du Groupe de la BAD à Nouakchott : Sous les meilleurs auspices
L’ambiance est bons enfants. Le large sourire qu’affiche le président du Groupe, Akinwumi Adesina, dans toutes les étapes de sa visite, témoigne d’une entente presque trop parfaite entre notre pays et cette institution financière. Entre les rencontres officielles et les visites tous azimuts des projets financés par le Groupe en Mauritanie, la délégation de la BAD a un agenda chargé.
C’est la première visite depuis 26 ans –ce 12 septembre 2022- en Mauritanie d’un président du groupe de la BAD, première institution de financement du développement en Afrique. C’est donc en soi un événement. Mais pour la BAD, l’objectif désigné est de « renouveler l’engagement du Groupe de la Banque africaine de développement à poursuivre l’excellence des relations avec la Mauritanie ». Un sacerdoce encouragé par les performances économiques, les résultats financiers et le respect des engagements du gouvernement, note le président du Groupe de la BAD qui dit avoir félicité, après son audience avec lui « Son Excellence le Président de la République pour le niveau acceptable de l’économie mauritanienne malgré les circonstances internationales actuelles ». Des résultats rendus possibles, estime-t-il, par le gouvernement dans « ses efforts en faveur du développement économique du pays qui a réalisé une performance remarquable faisant passer le taux de croissance de 0,8% en période Covid à plus de 5% actuellement ». Des efforts que le Groupe de la BAD promet de soutenir notamment via son investissement dans l’agriculture (blé comme en elle l’a fait en Ethiopie dixit Adesina) pour contribuer à la recherche de l’autosuffisance alimentaire dans le pays. Le Groupe de la BAD compte outre la BAD, deux autres entités de financement : le Fonds africain de développement (FAD) et le Fonds spécial du Nigeria (FSN). Adesina a également promis que le Groupe apporterait des solutions de financement innovantes pour la jeunesse mauritanienne en raison de son rôle crucial dans le développement du pays.
Pas de questions qui fâchent
Au premier chef de ces questions lancinantes en Afrique se trouve souvent la dette des pays. Or, selon le président du Groupe de la BAD –et même s’il ne fait pas cas du lourd héritage laissé par l’ancien régime- Adesina s’est réjoui de la manière dont la Mauritanie a su gérer le remboursement de sa dette. Une tendance baissière de la dette accumulée par les anciens gouvernements auprès des institutions de financements. Un état de fait qui pourrait être encourageant à la faveur de discussions en cours avec le Fonds monétaire international et la Banque africaine de développement pour aider et contribuer à la résilience de l’économie mauritanienne. A noter sur ce registre qu’en dépit des réductions de dette importantes obtenues entre 2000 et 2022 dans le cadre PPTE et en 2005 dans le sillage de l’initiative multilatérale du FMI, de la Banque Mondiale et du groupe BAD/FAD (IADM), l’encours de la dette publique s’est accru pendant la décennie Aziz pour atteindre les 4 675.80 millions USD en décembre 2020. Mais les partenaires veulent bien donner une prime au sérieux donné par l’actuel président, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, non probablement pas sur le registre de la renégociation de la dette mais également pour les opportunités d’investissements salvateurs dans le pays. «La Mauritanie est un membre fondateur du Groupe de la BAD et un partenaire stratégique. Nous sommes bien au-delà de la simple relation financière. Nous sommes une banque de solutions qui se tient aux côtés du pays » a notamment tweeté Akinwumi Adesina.
Le pays est, semble professer le président du Groupe de la BAD, en de bonnes mains. Des mains qui lui inspirent confiance en tout cas et dont l’une est sans doute celle du ministre des Affaires Économiques et de la Promotion des Secteurs Productifs, Ousmane Mamadou Kane, lui-même ancien vice-président de la BAD.
Le président du Groupe de la BAD et ses principaux collaborateurs ont enfin visité le PANPA, que le président de la BAD espère voir jouer le rôle d’un hub dans l’industrie de transformation permettant «…de valoriser les produits agricoles du pays et de la sous-région et de développer davantage les exportations, a-t-il notamment suggéré.
L’Aftotout Essahli qui garantirait la satisfaction des besoins de Nouakchott en eau potable jusqu’à l’horizon 2030 était la seconde étape de cette visite des infrastructures. Le Projet est financé par le Fonds Africain de Développement pour une enveloppe de 41 millions Usd.
JD