L’Agence de promotion des investissements de Mauritanie a organisé, mercredi à Nouakchott, une session consacrée à la présentation du nouveau Code des investissements. Annoncé comme un tournant majeur pour l’amélioration du climat des affaires, l’événement n’a toutefois pas permis de dissiper les interrogations, laissant plutôt l’impression d’une occasion manquée. La présentation s’est en effet limitée à un rappel des grandes orientations stratégiques du Code, mettant en avant ses avantages supposés et les réformes destinées à renforcer l’attractivité du pays. Aucune mesure nouvelle ni disposition concrète n’a été clairement mise en relief, l’exposé se cantonnant à des principes généraux déjà largement évoqués dans les précédents cadres réglementaires. Dans son intervention, le directeur de l’Agence de promotion des investissements de Mauritanie, Tah Ahmed Mouloud, a souligné que ce Code ne devait pas être perçu comme une simple révision technique, mais comme l’expression de l’engagement de l’État en faveur de la stabilité juridique, de la transparence et d’une réglementation claire. Des objectifs louables, certes, mais qui relèvent davantage du registre déclaratif que d’une innovation normative tangible. Le responsable a également insisté sur l’égalité totale entre investisseurs nationaux et étrangers, érigée en principe fondamental du nouveau cadre. Si cette orientation va dans le bon sens, elle n’a cependant été accompagnée d’aucune précision sur les mécanismes concrets permettant d’en garantir l’application effective ni sur les changements réels introduits par rapport au dispositif existant. De même, le discours sur le caractère structurel et durable de l’amélioration du climat des affaires est resté au niveau des intentions. La présentation n’a pas permis d’identifier clairement ce qui distingue ce nouveau Code des textes antérieurs, ni en quoi il répond de manière opérationnelle aux attentes des investisseurs, notamment en matière de simplification, d’incitations ciblées ou de sécurité juridique renforcée. Le Code a été décliné autour de trois piliers – des incitations dites intelligentes, la transparence et l’équité entre les investisseurs, ainsi que l’intégration nationale – sans que soient détaillées les nouvelles mesures, les réformes concrètes ou les outils pratiques destinés à assurer leur mise en œuvre. En l’absence de données chiffrées, de dispositions inédites ou d’un calendrier d’application précis, ces piliers apparaissent davantage comme des orientations stratégiques que comme de véritables avancées. En définitive, si la présentation a largement insisté sur des valeurs essentielles telles que la transparence, l’équité et le partenariat, elle a fait l’impasse sur l’essentiel : la mise en avant de mesures nouvelles et concrètes capables de traduire ces principes en changements réels et mesurables pour l’environnement des investissements en Mauritanie. (avec Ami)