Le Premier ministre participe à l’inauguration du barrage de Gouina au Mali

Le Premier Ministre, M. Mohamed Ould Bilal Massoud, a participé ce samedi, dans la ville de Kayes, en République du Mali, avec ses homologues du Mali, du Sénégal et de la Guinée, respectivement Colonel Abdoulaye Maiga, M. Amadou Ba et Dr Bernard Goumou, à l’inauguration du barrage hydroélectrique de Gouina mis en œuvre par l’OMVS.

Le barrage de Gouina consiste en un système permettant d’assurer la production d’électricité grâce aux turbines des débits du fleuve Sénégal.

Les travaux de développement du système hydroélectrique du barrage de Gouina sont entièrement achevés avec des tests de mise en service pour toutes les unités et la centrale est en opération depuis avril 2022.

L’énergie totale produite par la centrale de Gouina, au 25 novembre 2022, est de 503 GWh, répartis entre les pays comme suit :

• Mauritanie (33%) soit 166 GWh ;

• Sénégal (33 %) ou 166 GWh ;

• Mali (34%), soit 171 GWh.
le projet hydroélectrique du barrage de Gouina est situé à 165 km en aval du barrage de Manantali, à 60 km en amont du barrage et à 74 km au sud-est de Kayes, au Mali.

Le projet consiste en un système permettant d’assurer la production d’électricité par turbines des débits du fleuve Sénégal, qui est en partie entraîné par l’embouchure du barrage de Manantali situé sur le cours du fleuve qui coule en amont.

La production annuelle de ce projet est de 620 gigawattheures, qui seront répartis entre les trois pays selon le barème de répartition adopté par la Conférence des Chefs d’Etat, comme suit :

• Mauritanie (33%) soit 204,6 GWh par an ;

• Sénégal (33%) soit 204,6 GWh par an ;

• Mali (34%) soit 210,8 GWh par an.

L’espace hydroélectrique de Gouina comporte les principales composantes suivantes :

• Une centrale équipée de trois turbines Kaplan, d’une puissance installée totale de 140 MW ;

• Poste 225 kV et ligne de transmission 225 kV pour évacuer l’énergie produite sur une longueur d’environ 60 km vers le poste existant de la « Station Vélo »

Production de l’électricité raccordée au poste de Khai, sur la ligne ouest du système 225 kV OMVS qui relie les réseaux nationaux du Mali, du Sénégal et de la Mauritanie ;

• Un barrage latéral en béton avec un seuil de 560 mètres de longueur, un canal pour amener la quantité d’eau à la station située dans l’axe du barrage ;

• Un quai de chargement directement en amont de l’usine avec un canal pour retourner l’eau de la turbine à la rivière en plus d’un ouvrage de décharge et de dérivation de fond.

Le coût global du projet s’élève à 436 676 671 USD dont 95% sont couverts par un financement de Eximbank China avec égale redevance entre les trois pays à raison 138 300 000 USD en moyenne pour chacun des trois Etats.

L’Organisation pour la Mise en valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), à travers sa filiale SOGEM, prend en charge les 5% restants du montant objet du crédit, en sa qualité de partie contractante déléguée.

Le crédit principal est accordé par Eximbank aux pays pour une durée de 20 ans avec un différé de remboursement de 9 ans.

La cérémonie d’inauguration de cette importante installation hydroélectrique a été marquée par un discours du Premier ministre par intérim du Mali, le Colonel Abdallahi Maiga, dans lequel il a apprécié le bilan positif de l’OMVS et sa gestion participative qui profite aux États membres à travers l’utilisation optimale du bassin du fleuve Sénégal.

S’adressant à ses homologues qui ont assisté aujourd’hui à l’inauguration du barrage de Gouina, il a déclaré que ce que la société de gestion de l’énergie a du barrage de Manantali a contribué positivement à résoudre les problèmes énergétiques dans les États membres, en plus de son rôle dans le renforcement des capacités de la société dans le domaine de l’énergie et ses dérivés.

Le Premier ministre malien a ajouté que la région du fleuve Sénégal a connu – avant la création de l’organisation – plusieurs initiatives régionales visant à tirer profit des ressources de ce fleuve qui coule à l’extrême ouest du continent africain. La plus importante de ces initiatives :

Le Comité mixte des États, créé en 1963, comprenait la Mauritanie, le Mali, la Guinée et le Sénégal.

L’Organisation des États des rives du fleuve Sénégal, créée en 1968, et regroupait les mêmes pays mentionnés ci-dessus.

Il a ajouté que l’OMVS a mis en place des installations vitales en matière d’approvisionnement en énergie et de dessalement de l’eau du fleuve, dont les plus importantes sont :

– Barrage de Diama, au Sénégal : Il s’agit d’un barrage résistant à la salinité de l’eau, créé en 1986 avec le soutien financier de l’État français, et qui travaille à empêcher les fuites d’eau salée des affluents proches du fleuve, en plus de l’aménagement des terres agricoles de la région.

– Barrage de Manantali, au Mali : Il a une capacité de stockage de 11,1 milliards de mètres cubes et travaille à mobiliser des ressources pour la production d’énergie.

La centrale hydroélectrique de Manantali : Elle est considérée comme la ressource énergétique la plus importante pour les pays de la région, avec une capacité de production annuelle de 800 mégawatts.

Ces installations sont supervisées et gérées par des sociétés spécialisées affiliées à l’organisation.

Le maire de la ville de Diamo, affiliée à la région malienne de Kayes, avait auparavant souhaité la bienvenue aux délégations et s’est félicité au nom des populations de cette importante réalisation hydroélectrique.

Plusieurs allocutions se sont succédé notamment celle du représentant de la société exécutante du projet, qui a fait un exposé sur les raisons de sa réalisation et ses spécificités, et celle du Haut-Commissaire de l’OMVS au cours de laquelle il a longuement parlé du barrage et des avantages qu’il apportera aux populations des pays de la région dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture et de l’eau, ainsi que sur les aspects techniques de cette importante installation de développement.

A l’issue de la cérémonie, les premiers ministres des pays du groupe ont coupé le ruban symbolique du projet, marquant le début de l’exploitation de ce barrage vital et important, avant de visiter la salle de contrôle de son exploitation.

Il convient de noter que l’OMVS a été créée le 11 mars 1972 à Nouakchott, après la signature par la Mauritanie, le Sénégal et le Mali de son cadre fondateur avant que la République de Guinée ne se joigne à cette importante organisation sous régionale en 2006.
Ami

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