Promouvoir les capacités locales pour faire face aux impacts déstabilisants des navires de pêche étrangers dans le Golfe de Guinée et en Mauritanie : Lancement officiel du projet
C’est parti. Le projet tant attendu pour promouvoir les capacités locales afin de faire face aux impacts déstabilisants des navires de pêche étrangers dans le Golfe de Guinée et en Mauritanie a été officiellement inauguré jeudi 16 février 2023. Le projet prend sa raison dans un contexte d’inquiétudes quant aux impacts déstabilisants des navires de pêche étrangers (DWFV) dans le Golfe de Guinée et en Mauritanie dans l’épuisement des stocks de poissons, la pêche INN et dans les effets pervers sur les moyens de subsistance des pêcheurs artisanaux. Les statistiques font ainsi état, rien que pour l’Afrique de l’Ouest, de pertes de 2 milliards Usd par an soit des volumes de captures de l’ordre de 790 000 tonnes de poisson par an.
Nouvel espoir?
Plusieurs responsables du projet et quelques panélistes étaient invités pour présenter des communications pour camper la philosophie dudit projet ou donner des éclairages sur la réalité et les expériences vécues pour faire face au phénomène de la pratique de la pêche INN dans les eaux lointaines. Le projet novateur est le fruit d’un partenariat entre le Centre pour le droit et la sécurité maritime en Afrique (CEMLAWS Africa) et le Centre pour la gestion côtière (CCM), Université de Cape Coast. Il est financé par les Etats-Unis d’Amérique via l’ambassade au Ghana. L’inauguration officielle quoique virtuelle, a permis d’avoir, avec des acteurs impliqués, dans 7 pays africains (Bénin, Cote d’Ivoire, Cameroun, Ghana, Sénégal, Sierre-Léone et Mauritanie) dune vue globale de la problématique de la pêche INN à travers des actions déroulées et concrètes. Même si les initiateurs du projet se félicitent d’une prise de conscience croissante du danger des activités de pêche INN et de leurs impacts socio-économique, ils estiment nécessaire pour les communautés côtières de prendre un plus grand contrôle de leurs ressources halieutiques et de leur gouvernance. C’est pourquoi le projet se concentre sur le renforcement des capacités institutionnelles nécessaires pour identifier et protéger les communautés côtières et les industries locales contre les acteurs étrangers présents dans l’espace maritime des pays et qui compromettent la sécurité des chaînes d’approvisionnement locales, l’autonomie politique, la résilience économique et la sécurité économique nationale.
Les objectifs du projet
Le projet se fixe, dans ce cadre, d’apporter son appui pour rehausser la surveillance des OSC, d’accompagner les médias dans une telle mission et à la sensibilisation du public aux influences déstabilisantes des navires de pêche lointaine. Le projet promet également de renforcer les capacités de suivi, de contrôle et de surveillance des structures publiques, et d’améliorer le partage d’informations et de renseignements exploitables sur la pêche. Par ailleurs, il escompte renforcer la transparence et la responsabilité dans le secteur de la gouvernance de la pêche hauturière et promouvoir une industrie de la pêche nationale et régionale résiliente.
Des actions concrètes
Pour concrétiser ces objectifs, il déroule plusieurs activités dont la formation des différents acteurs impliqués mais aussi le cadre légal et stratégique du gouvernement dans le domaine des pêches, sensibiliser le public à la conservation et à l’utilisation durable des ressources marines, aux actions malveillantes des navires étrangers dans ‘espace marin ainsi qu’aux mesures d’application et de poursuites judiciaires. D’autres activités porteront également sur le lobbying auprès du parlement et des parties prenantes de haut niveau sur les impacts destructeurs des activités des navires de pêche lointaine et sur la nécessité d’adopter les réformes légales idoines.
D’autres actions concernent le renforcement des capacités de suivi, de contrôle et de surveillance (MCS) afin d’améliorer la lutte contre les activités de pêche INN, extension des partenariats avec les gouvernements des États et les collectivités locales, l’industrie et les parties prenantes non traditionnelles afin de partager des informations exploitables sur la pêche, analyser les données sur les besoins en capacités et en ressources pour transformer et repositionner le secteur en vue d’une plus grande appropriation locale et enfin produire un plan stratégique pour renforcer les capacités industrielles locales afin de remplacer les navires de pêche lojntaine.
Bien qu’il y ait eu des tentatives pour améliorer les schémas nationaux de gouvernance des océans, en particulier pour aligner les pratiques de pêche sur les meilleures normes mondiales, ce projet s’inscrit dans un programme qui se concentre sur une approche novatrice et globale en améliorant la gouvernance économique, la croissance économique inclusive et la prospérité afin que les communautés côtières et les industries de pêche locales puissent concurrencer stratégiquement les acteurs étrangers qui promeuvent une pêche non durable dans les régions.
JD (avec CEMLAWS AFRICA)