Sahel : La sortie définitive du Mali du G5 Sahel est-elle actée ?

Le statut du Mali au sein du G5S donne encore du fil à retordre, non seulement, à ses pairs dans l’organisation, mais aussi aux différents partenaires avec lesquels il entretenait des liens de coopération via l’organisation.

Le président mauritanien, président en exercice du G5 Sahel, avait pour délicate mission de ramener le Mali au sein de la famille du G5 Sahel. Mais au train où se déroulent les choses –le Mali ne contribuant pas non plus au dégel avec un recul de la transition- il semble de plus en plus que ce pays qui a claqué la porte de la coopération et bouté hors de ses frontières le dispositif français de «Barkhane » n’inspire plus, lui non plus, confiance aux partenaires extérieurs du G5 Sahel.
C’est en tout cas le sentiment avec la réunion aujourd’hui à Bruxelles des membres de la Coalition pour le Sahel sous la direction du coordinateur, le tchadien Djimet Adoum. La Coalition créée au lendemain du sommet de Pau du 13 janvier 2020, par les chefs d’Etats de la France, du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad, en présence du Secrétaire général des Nations Unies, du président du Conseil européen et du Haut représentant de l’Union européenne, du président de la Commission de l’Union africaine et de la Secrétaire générale de la Francophonie. L’engouement des partenaires qui a suivi cette rencontre est aujourd’hui émoussé voire amère avec la posture du Mali où une grande partie des acteurs soupçonne la prise en otage de la junte au pouvoir par son alliance avec le groupe de mercenaires russes, Wagner.
En tout état de cause, certains partenaires du G5 Sahel, comme le regroupement que forme l’Alliance, ne veulent pas se perdre en conjecture et passe déjà à l’examen d’une approche excluant le Mali de leur coopération. Quoique regrettable, les autorités maliennes ne semblent pas donner d’autre choix à tous leurs partenaires.
A Bruxelles donc, la Coalition pour le Sahel qui avait développé une approche intégrée au niveau régional « comprenant l’ensemble des leviers et acteurs impliqués au Sahel, qu’ils soient militaires, sécuritaires, politiques et de développement » va devoir, à contrecœur, revoir sa copie. Mais est-ce que les autorités maliennes ne prennent pas de gros risques de contagion contre leur pays, déjà banni par la Cédéao, le rendant « non grata » dans toutes les instances de coopération sous-régionales dont également l’Alliance Sahel qui regroupe au-delà des partenaires sur le terrain militaire des bailleurs de fonds comme l’Ue, la Banque mondiale, la Bad et avec un portefeuille de 1000 projets dans la sous-région…
Une lueur d’espoir persiste malgré tout avec le communiqué de presse signé le 22 mars dernier du premier comité de pilotage du PDU-UE, réuni à Nouakchott, d’une valeur de 147.5 millions d’euros, destiné aux régions transfrontalières et avec lequel on compte encore sur le Mali..
JD

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