Tchad : Grâce présidentielle en faveur de 259 personnes condamnées pour les manifestations d’octobre
Deux jours après celle concernant 380 rebelles du FACT.
Le président de la transition au Tchad, Mahamat Idriss Déby, a gracié lundi 259 des 262 personnes condamnées le 2 décembre dernier pour leur participation présumée aux manifestations du 20 octobre 2022.
Selon un décret présidentiel, les personnes graciées avaient été condamnées pour des « faits d’attroupement non autorisé, de destruction des biens, incendie volontaire, violence et voie de fait, coup et blessures volontaires, troubles à l’ordre public ». Elles avaient écopé de peines de deux à trois ans de prison lors d’un procès très contesté tenu à huis clos dans la prison de Koro Toro, en plein désert, à 600 kilomètres de la capitale N’Djamena.
Cette nouvelle grâce présidentielle survient deux jours après celle concernant 380 rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) qui faisaient partie des 400 personnes condamnées à perpétuité, le 21 mars dernier, dans le cadre de l’affaire relative à l’assassinat de l’ancien président Idriss Déby Itno, père de l’actuel dirigeant tchadien.
Ils ont été capturés en avril 2021, lors d’affrontements avec l’armée dans le nord du Tchad et reconnus par la suite coupables d’actes de terrorisme, d’atteinte à la sécurité nationale, de mise en danger de la vie du chef de l’État et de recrutement de mineurs, entre autres chefs d’accusation.
Un premier décret signé par Deby et publié samedi dernier indique que ces rebelles du FACT “bénéficieront de la grâce présidentielle”, mais que le chef du groupe, Mahamat Mahdi Ali, condamné à la prison à vie par contumace, n’est pas concerné par cette mesure. Le Tchad a lancé un mandat d’arrêt international contre Mahdi Ali.
Les manifestations du 20 octobre 2022, qui se sont déroulées dans tout le pays et ont mobilisé des milliers de participants, marquaient la date à laquelle l’administration militaire, au pouvoir depuis la mort du président Idriss Déby le 20 avril 2021, avait promis de restituer le pouvoir à un gouvernement civil. Le Conseil militaire de transition a récemment repoussé la date des prochaines élections à octobre 2024. Les manifestations ont eu lieu en dépit d’une interdiction du gouvernement, décrétée la veille.
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