Massacre dans une secte au Kenya : de nouvelles autopsies confirment des étranglements et des asphyxies
Au total, 109 corps ont été découverts dans la forêt de Shakahola. Cette affaire a suscité l’horreur au Kenya.
Toutes les victimes ne sont pas mortes de faim. De nouvelles autopsies ont révélé des cas de meurtres dans l’affaire des 109 morts retrouvés dans une forêt du Kenya où se réunissaient les adeptes d’une secte évangélique pratiquant un jeûne extrême, rapportent les autorités, mercredi 3 mai. Une trentaine de corps ont été autopsiés mardi, après une dizaine la veille lors de la première journée d’examens médico-légaux menés dans ce dossier, qui a suscité l’horreur dans ce pays religieux d’Afrique de l’Est.
Les enquêteurs soupçonnent que de nombreuses victimes étaient des adeptes de l’Eglise Internationale de Bonne Nouvelle. Elles auraient suivi les préceptes décrétés par leur pasteur John Nthenge Mackenzie, qui prônait de jeûner jusqu’à la mort pour “rencontrer Jésus”. Mais, comme lundi, où deux cas d’enfants morts par asphyxie avaient été relevés, les légistes ont constaté mardi des décès non provoqués par un manque de nourriture.
Dix-huit personnes poursuivies pour terrorisme
“Un enfant a eu un traumatisme crânien”, résultant d’un coup porté avec un objet contondant, a affirmé Johansen Oduor, le responsable national des services de médecine légale. Sur un autre enfant, “nous pouvions clairement voir des marques de quelqu’un qui a été étranglé et des os cassés dans le cou” et “nous sommes certains qu’il a été étranglé”, a-t-il ajouté. Deux adultes sont par ailleurs morts d'”étouffement” après avoir visiblement eu le nez et la bouche couverts, a-t-il poursuivi.
Un total de 109 personnes, dont une majorité d’enfants, ont été découverts jusqu’ici dans la forêt de Shakahola, et les recherches d’autres fosses communes se poursuivent. Mardi, la justice a annoncé qu’elle allait poursuivre pour “terrorisme” 18 personnes, dont le pasteur Paul Nthenge Mackenzie, qui réunissait ses adeptes dans cette forêt de la côte kényane. Un autre pasteur, Ezekiel Odero, un des plus influents du pays, est soupçonné d’être impliqué dans ce qui est désormais appelé “le massacre de la forêt de Shakahola”. Arrêté la semaine dernière, il doit comparaître jeudi devant un tribunal qui décidera d’éventuelles poursuites.
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