Mauritanie : Les accidents responsables de 80 morts parmi les orpailleurs (bilan non exhaustif entre 2016-2023)
Près de quatre-vingt orpailleurs morts en Mauritanie, entre 2016 et 2023, c’est une véritable hécatombe. Le bilan mortuaire, non exhaustif, car établi sur la base de dépêches médiatiques depuis 2016, ne renseigne donc pas sur l’ampleur de la catastrophe humaine parmi les chercheurs d’or artisanaux depuis la ruée vers l’or entamée en 2016.
En effet, bien des accidents peuvent passer inaperçus par les médias et ne seraient donc pas comptabilisés. Si les raisons sont souvent liées directement à la recherche de l’or (effondrement, éboulements, accidents…), au moins une dizaine des pertes humaines sont le fait de tirs des armées algérienne ou marocaine lorsque les orpailleurs, poussés par l’appât du gain, en oublient les consignes de sécurité.
Sur ces données, l’année 2022, avec au moins 20 morts répertoriés parmi les orpailleurs, et celle de 2019, avec le même nombre de morts, sont sans doute les plus meurtrières.
A rappeler que la société «Maaden » qui encadre l’activité et délivre les licences d’exploitation d’or avait, probablement en raison de ces catastrophes, appelé les orpailleurs à observer la plus grande prudence notamment dans la zone Taziast où les puits creusés seraient fragilisés par leur proximité.
Le sous-secteur artisanale de l’orpaillage emploierait 45.000 emplois directs et près de 100 000 emplois indirects. Selon le ministre des mines, « l’orpaillage artisanal a été un facteur important de résilience aux effets négatifs de la pandémie du coronavirus » et aurait rapporté en 2021 780 millions de dollars américains.