UFP : Le président, Mohamed Ould Maouloud, ne devrait-il pas rendre son tablier ?

Président inamovible de l’Union des Forces de Progrès, Mohamed Maouloud est à la tête du parti depuis sa création en 1998. Il semble survivre à l’implosion du parti en 2019 et surtout à la banqueroute électorale de 2023. Jusqu’à quand?

Les 05 et 07 août 2023, le Bureau Exécutif et le Conseil National de l’Union des Forces de Progrès (UFP), étaient en conclave pour «évaluer » le bilan du parti lors des dernières élections générales et pour en «tirer les conclusions». Un secret de polichinelle car l’UFP a enregistré une véritable débandade lors de ces dernières consultations. Le parti a été laminé et n’est pas parvenu à élire un seul candidat à la députation. Des résultats qui corroborent, sans doute, les craintes des anciens amis et ténors du parti dont feu Bedreddine et Kadiata Malick Diallo. Cette dernière a fait mieux que son ex-parti en se hissant députée à l’Assemblée nationale.

Pas de Mea Culpa !
De revers en revers, l’UFP est en passe -inlassablement- de s’assassiner « doucement » en maintenant ou occultant les germes profonds de son désaveu électoral. Aucune remise en cause n’est à l’ordre du jour. Tous les rendez-vous pris pour redresser la barre n’ont jamais été saisis. Depuis 2013, le bateau ivre de l’UFP tangue dans toutes les directions. Au centre de cette polémique intestine, le rôle joué (ou non joué) par son actuel président, Mohamed Ould Maouloud. Le parti a connu une hémorragie de ses électeurs qui, elle aussi a eu raison de son ambition affichée en 1998 à jouer un rôle important dans la cohésion nationale et la justice sociale.
Enième fois candidat présidentiel au nom du parti, Mohamed Ould Maouloud, mesurera pourtant lors de sa dernière tentative le degré de la chute de sa popularité en enregistrant, en juin 2019, 2 % seulement du vote exprimé. Un échec cuisant que les réformateurs au sein du parti ont tenté de mettre en avant avant d’être sanctionnés puis exclus du parti.

La dissidence sacrifiée ?!
A postério, en tout cas, la situation du parti donne entièrement raison aux dissidents du parti qui en 2019 avaient justement dressé un bilan négatif de la gestion politique de Mohamed Ould Maouloud. Ils avaient été traités comme des parias pour avoir su disséquer le mal. Mais le mea culpa n’est toujours pas de saison et Mohamed ould Maouloud, s’en tient à des déductions pour retarder encore l’échéance : « ces hautes instances ont permis de mener une profonde réflexion, en mettant tous les dirigeants et cadres, devant leurs responsabilités afin d’agir en synergie pour donner un nouveau souffle à l’UFP ». Rien de plus qu’un bis repetita des travers qui existent pour le maintenir aux commandes. Le courage aurait été pour le président Mohamed Maouloud de démissionner de la présidence du parti. Ce n’est pas seulement la longévité du président au gouvernail du parti qui pose un sérieux problème. L’Union des Forces de Progrès n’enregistre justement pas de progrès dans son combat politique ; depuis une décennie au moins. Pire, le parti n’a jamais été aussi impopulaire que lors des dernières élections générales organisées, il est bien vrai, dans des conditions abracadabrantes par la CENI. Mais ce n’est certainement pas la seule raison. En septembre 2018, déjà, l’UFP n’avait pas pu mettre sous son giron, lors des élections municipales, la moindre commune. Il semble de plus en plus urgent que cette formation se ressaisisse car, à ce rythme, il en va même de son existence sur l’échiquier politique. Ce n’est, sans doute, pas l’arrimage au RFD, dans la main tendue par le pouvoir qui pourrait sauver l’UFP de la déconfiture si la situation restait en l’état. A moins que ne poserait réellement un problème de succession. Mais il faudrait d’abord que Mohamed Ould Maouloud jette l’éponge.
JD

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