Culture : «A Scent of John Ruskin in Tanzania » de Ely Ould Sneiba bien accueilli par la critique littéraire
A Scent of John Ruskin in Tanzania d’Ely Ould Sneiba met en lumière l’héritage et l’impact du réformateur victorien John Ruskin, l’un des humanistes les plus célèbres de l’histoire. Cet ouvrage pénétrant passe au crible l’idéologie politique de Ruskin et ses liens avec la politique africaine, en particulier avec la Tanzanie du temps de Julius Nyerere, auteur d’Ujamaa, une doctrine socialiste formulée pour le changement économique et sociale en Tanzanie et en Afrique.
Ruskin est l’auteur d’Unto This Last (1860), un traité qui s’attaquait violemment à l’économie politique, qualifiée de ”science lugubre”, responsable pour lui de la faillite morale de la société anglaise qui avait fini par se rendre au sacre de l’argent et à celui du culte du profit.
Selon ce réformateur social, élevé dans la foi protestante, l’école classique est à l’origine de la crise de l’ordre socioéconomique post-révolution industrielle et, par-dessus tout, elle s’était gravement trompée, sur la nature de la richesse, car il n’y a de richesse que la vie, ”there is no wealth but life”.
La réforme que John Ruskin propose pour rétablir les équilibres sociaux rompus est un humanisme social, des valeurs universelles valables partout où la justice sociale fait défaut, partout où les égoïsmes font la loi et enfin partout où l’industrialisation porte préjudice aux hommes et à la nature. Et toute sa pensée politique, dans sa complexité, n’était qu’une recherche effrénée du bien-être de l’homme et une tentative d’insuffler la solidarité parmi les humains.
Certaines des idées-force de Ruskin sont l’enseignement gratuit, les pensions de retraite, les logements sociaux, les espaces verts autour des villes, le développement durable, etc.
L’influence de Ruskin avait touché encore d’autres hommes d’envergure comme le Mahatma Gandhi. La grande âme avait complément changé de cap et de vie au premier contact avec la littérature ruskinienne. Gandhi raconte ici comment il a reçu Unto This Last, et ce fut le coup de foudre : ”Impossible de m’en détacher, dès que je l’eus ouvert. Il m’empoigna. De Johannesburg à Durban, le parcours prend vingt-quatre heures. Le train arrivait le soir. Je ne pus fermer l’œil de la nuit. Je résolus de changer de vie en conformant ma nouvelle existence aux idées exprimées dans cet ouvrage.”
De même, en France, Marcel Proust était, lui aussi, tombé sous le même charme de l’idéologue anglais. Il écrit : « Mon admiration pour Ruskin donnait une telle importance aux choses qu’il m’avait fait aimer qu’elles me semblassent chargées d’une valeur plus grande même que celles de la vie. »
En effet, le ruskinisme comme système de pensée est avant tout une longue et profonde méditation sur la nature et sur la société, une intelligence qui avait, en son temps, enrichi la réflexion, inspiré des hommes politiques et engendré des acquis sociopolitiques importants. Elle a surtout, de nos jours, servi de recours intellectuel et moral à notre monde en proie au doute et aux incertitudes nés du capitalisme industriel.
Le critique littéraire américain, Thomas Anderson, éditeur en chef de Literary Titan, dans sa note de lecture sur A Scent of John Ruskin in Tanzania, a écrit :
« En tant que partisan du minimalisme et de la connectivité sociale, j’adhère aux perspectives politiques défendues par Ruskin et Sneiba. Ce livre constitue une précieuse réponse pour les dirigeants, les décideurs politiques, les militants des droits humains et tous ceux qui s’inquiètent de l’état du monde. “A Scent of John Ruskin in Tanzania” délivre des messages puissants sur la vie naturelle, la liberté, l’égalité et le bonheur, offrant des perspectives novatrices vitales pour notre époque. Le livre évoque le besoin urgent de passer d’une culture d’exploitation non durable des ressources à une culture qui valorise les pratiques centrées sur la vie, proposant ainsi une feuille de route pour un monde plus compatissant et durable dont nous avons véritablement et impérativement besoin ».
«A Scent of John Ruskin in Tanzania » de Ely Ould Sneiba, faut-il le rappeler, avait été distingué par la « Literary Titan » ; une Association internationale d’éditeurs, d’écrivains et de professeurs férus d’ écriture littéraire.
Cette récompense est sans doute une belle appréciation de ce travail de recherche qui a enrichi la culture mondiale.