Mauritanie-Fmi : La lune de miel continue!
Les relations entre la Mauritanie et les bailleurs de fonds sont toujours au beau fixe. Celle avec le Fmi l’est encore plus à la lumière des conclusions de son dernier conseil d’Administration qui s’est montré généreux avec le pays. Deux accords financiers viennent encore d’être scellés en soutien à la politique économique du pays.
Malgré une situation économique mondiale incertaine avec les crises géopolitiques majeures, les relations mauritaniennes avec le Fonds Monétaire International se sont profondément améliorées sous le premier mandat de l’actuel président, Mohamed Ould Ghazouani. Le temps des suspicions a donc laissé place à celui de la confiance et du partenariat. C’est en tout cas le sentiment du Fmi qui ne tarit pas d’éloges sur le sérieux et le respect des engagements pris par les autorités politiques et monétaires dans le pays.
Deux accords importants
Le Fmi ne ménage pas ses ressources pour hisser son appui à celui de cette confiance retrouvée. Deux accords ont ainsi été conclus. Le premier concerne un accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité de l’ordre de 21.52 millions Usd en DTS.
Il a été décidé mardi par le conseil d’administration du FMI à l’issue des premières revues des accords au titre du mécanisme élargi de crédit et de la facilité élargie de crédit. Le second s’effectue au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) pour un montant de 258,21 millions de dollars (193,2 millions de DTS) sur deux ans et demi. Ce dernier financement destiné à appuyer notre pays dans le renforcement de la résilience face aux chocs climatiques, à améliorer sa capacité à prémunir les populations les plus vulnérables contre les chocs climatiques, et à accélérer la transition vers des sources énergétiques propres. La situation économique sera marquée en 2023 par le ralentissement de la croissance (de 6.4 en 2022 à 4,8 % en 2023), contre 6,4 % en 2022 alors que l’on devrait assister à une baisse de l’inflation (11% en 2022 à 4,5 % fin 2023).
Aide-toi, le Fmi t’aidera!
Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim du Fmi a exprimé ce sentiment de très bonne relation entre les deux parties dans un communiqué de l’institution. «Grâce à des politiques solides, au soutien des bailleurs et à la normalisation des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, la croissance économique de la Mauritanie est restée forte en 2023. L’inflation a reculé, le déficit du compte courant s’est réduit, les réserves internationales sont restées à un niveau convenable et les résultats budgétaires sont demeurés conformes à l’objectif de réduction de la dette extérieure que se sont fixées les autorités à moyen terme». Le gouvernement mauritanien se révèle désormais parmi les bons élèves du Fmi en fonction de l’évaluation que l’institution en fait.
En dépit de son appui propre, le Fmi note, dans son communiqué, une mise en œuvre par les autorités nationales d’un ancrage budgétaire et d’une politique budgétaire disciplinée qui, à termes, contribuerait à une croissance salvatrice pour l’économie du pays. Dans ce contexte, le Fmi comme les autorités du pays fonde beaucoup d’espoirs de visibilité du marché financier avec l’introduction par la Banque Centrale de Mauritanie de la plateforme interbancaire. Onze banques ont, sur ce registre, sollicité et obtenu le statut de teneur de Marché pour faciliter une allocation transparente des devises disponibles dans l’économie Mauritanienne via la plateforme électronique.
Une orientation dont se félicite le Fmi pour aider à mieux mesurer la résilience des banques primaires face aux chocs financiers. Le Fmi précise enfin que « des mesures de réforme ambitieuses visant à répondre aux vulnérabilités liées au changement climatique, qui bénéficient du soutien de la nouvelle facilité pour la résilience et la durabilité, représentent des politiques et des réformes crédibles pour relever les défis auxquels la Mauritanie fait face à moyen et long terme et catalyser des financements supplémentaires ». Des promesses de lendemains meilleurs que le Fmi devrait soutenir pour aider le pays à sortir de l’ornière.
JD