La démocratie repose avant tout sur la tolérance.

Grâce à l’émergence des médias sociaux, les Mauritaniens ont eu la possibilité de communiquer et de s’exprimer de manière ouverte et spontanée sur les sujets qui les intéressaient.
En constatant leur passion pour les débats, il était essentiel de les encourager à échanger sans s’insulter. C’était une erreur, la pyrotechnie verbale était devenue la norme et la retenue l’exception.
Deux groupes militants de la scène nationale ont brillé dans le domaine de la vindicte incendiaire : FLAM et IRA. Ils considéraient que manifester une contradiction équivalait à attaquer l’auteur du propos, lui adresser toutes sortes d’insultes et porter une grave atteinte à sa dignité. Une logique morbide, démontrant l’intolérance et l’étroitesse d’esprit, résultant de l’inculture démocratique et du manque flagrant de civilité.
Les insultants nationaux, experts en adjectifs offensants, ne se limitent pas à des militants ordinaires, mais comprennent également des enseignants universitaires, des députés, des journalistes, hommes et femmes prétendument de haut niveau.
Pensez-vous politiquement incorrect de dire, par exemple, que la langue peule n’est pas enseignée et n’est pas considérée comme une langue officielle en Afrique ?
Est-ce incorrect de dire que l’ethnicisme a causé des dommages partout en Afrique, du Rwanda jusqu’en Guinée, en passant par la Mauritanie ?
Ne sommes-nous pas en train d’assassiner la République afin de la soumettre à un communautarisme racial destructeur ?
Cette République a enduré le martyre. Elle a subi une fracture en 1966. À chaque décennie, une nouvelle crise lui est imposée : la question linguistique, la cohabitation entre les différentes ethnies, le passif humanitaire, l’esclavage…
Certainement pour lui faire perdre le nord, au propre comme au figuré !

Ely Ould Sneiba

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