Von der Leyen, après sa réélection à la présidence de la CE : « Le bain de sang à Gaza doit cesser immédiatement »
Profession de foi ou simple rhétorique politicienne, la déclaration d’Ursula von der Leyen, qui rempile à la tête de la Commission européenne pour un deuxième mandat, pour les 5 prochaines années, ne laisse pourtant personne indifférent.
Von der Leyen a été élue, jeudi, 18 juillet, par les eurodéputés réunis à Strasbourg (France). Elle a obtenu une majorité absolue de de 401 voix de ses pairs européens pour présider aux destinées de la CE.
Très attendue sur plusieurs sujets, la présidente allemande de la Commission européenne, a voulu rassurer sur ses priorités institutionnelles, économiques, environnementales mais aussi de géopolitiques. Mais c’est, dans doute, sa sortie véhémente contre le massacre des civils palestiniens, elle qui a souvent été critiquée dernièrement pour ses accointances avec l’extrême droite israélienne, qui marque un tournant dans la perception qu’elle inaugure sur elle-même. Même si le chef de la diplomatie de l’ue, Josep Borrell, n’a jamais, lui, mâché ses mots, pour critiquer les opérations militaires menées par Israël contre les populations civiles à Gaza, la nouvelle déclaration de Von der Leyen résonne comme un énorme écho qui tonne jusqu’à Washington qui s’apprête à accueillir, le 24 juillet prochain, le PM israélien, objet d’un mandat de la Cour Internationale de Justice pour crimes de guerre et contre l’Humanité à Gaza. « Le bain de sang à Gaza doit cesser immédiatement », a clairement dit la présidente de la Commission Européenne avant de préciser que « trop d’enfants, de femmes et de civils avaient perdu la vie suite à la réponse d’Israël au terrorisme brutal du Hamas ». Les mots dans la bouche de Von der Leyen ont un énorme poids. Et quand elle utilise le terme « bain de sang », elle sait de quoi elle parle et appelle en conséquence à « un cessez-le-feu immédiat et durable ». Le changement de ton chez la présidente de la CE n’est pas fortuit. Les opinions occidentales protestant, manifestant contre les massacres des civils par Israël sont, sans doute, le véritable moteur dans ce revirement. Mais l’UE épinglée sur son soutien financier et militaire à Israël n’est pas tout à fait sortie de la « boucherie » israélienne. Il va falloir plus pour que l’UE officielle s’absolve de ce soutien inceste et redore son blason humaniste après plus de 40.000 morts à Gaza dont la moitié sont des enfants. Le soutien inconditionnel au gouvernement d’extrême droite israélienne, responsable d’un génocide toujours en cours, a malheureusement beaucoup terni la crédibilité et l’image que le reste du monde avait de l’UE, perçue, jadis, comme la véritable patrie de l’humanisme et des droits humains. Une image qui s’est lézardée, brisée même à l’autel d’un soutien perçu par le criminel de guerre Netanyahou comme un signal vert au massacre aveugle de femmes, d’enfants et de civils innocents. Il ne s’est pas fait prié deux fois.
L’histoire aura permis, au moins, à l’Espagne, l’Irlande et la Norvège qui se sont joints à d’autres pays européens comme la Suède ou encore la Bulgarie, de se dissocier des atrocités commises par Israél, de préserver un minimum d’empathie à l’UE par leur reconnaissance de l’Etat de Palestine, en vue d’une solution à deux Etats du conflit israélo-Palestinien. Un processus de règlement pacifique qui, faut-il le rappeler, avait coûté la vie à Y. Rabbin, alors premier ministre israélien, signataire de l’accord de paix israélo-palestinien. Il fut, en effet, assassiné à Tel Aviv en avril 1995 pendant qu’il célébrait cette nouvelle page qu’il pensait, avec feu Arafat, président de l’Autorité Palestinienne, ouvrir dans les relations entre les deux peuples. Mais les extrémistes juifs dont le criminel de guette Netanayhou, qui soufflait sur les braises, aujourd’hui aux commandes, ont encore ajourné le projet de Paix entre les frères ennemis.
JD