Le Président de la République souligne l’importance d’une coordination étroite pour relever les défis auxquels le continent est confronté
Le Président de la République, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Président en exercice de l’Union africaine (UA), a souligné l’importance d’une coordination étroite entre l’UA et les commissions économiques régionales (CER) en tant que facteur clé pour accélérer le rythme de réalisation des programmes d’intégration continentale.
Dans un discours prononcé lors de sa présidence, dimanche à Accra, de la sixième réunion semestrielle de coordination entre l’UA et les CER et les mécanismes régionaux, il a exhorté les CER à travailler avec diligence pour relever les défis économiques, sociaux et sécuritaires et les crises multidimensionnelles qui balayent le monde et qui ont un impact de plus en plus négatif sur le processus de développement dans le continent africain.
Voici le texte intégral de ce discours :
« Excellence, Monsieur Nana Akufo-Addo, Président de la République du Ghana ;
• Excellences, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement
• Excellence, Monsieur Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union Africaine ;
• Excellences, Mesdames et Messieurs,
Je tiens tout d’abord à féliciter et à remercier mon ami et frère Son Excellence Nana Akufo-Addo, Président de la République du Ghana, et à travers lui, le gouvernement et le peuple ghanéen frère, pour avoir accueilli et organisé cette sixième réunion de coordination semestrielle entre l’Union Africaine, les communautés économiques régionales et les mécanismes régionaux, dans des conditions exemplaires, assorties d’un accueil chaleureux et d’une hospitalité généreuse.
Tout comme je tiens à remercier mes amis et frères, les chefs d’état membres du bureau de la conférence, présidents de communautés économiques régionales ou champions chargés de portefeuilles spéciaux, pour leur présence qui illustre bien leur attachement et leur engagement en faveur de l’intégration régionale et continentale.
Excellences
Mesdames et messieurs
La coordination efficace entre l’Union Africaine et les commissions économiques régionales, constitue un vecteur essentiel d’accélération de la réalisation des programmes d’intégration continentale.
Elle est d’autant plus importante que notre continent fait face à de nombreux défis: économiques, sociaux et sécuritaires et que le monde autour de nous traverse des crises multiformes qui impactent négativement le développement de notre continent.
Il y a urgence à assurer une meilleure intégration des plans de développement nationaux dans les programmes continentaux, afin de garantir les intérêts nationaux et l’appropriation locale de la coopération régionale.
cela assure une meilleure intégration du continent et favorise l’unicité de sa voix au niveau mondial, notamment aux Nations unies, à l’OMC, au FMI et à la Banque Mondiale, ainsi qu’au G20, lui donnant ainsi les moyens de contribuer à l’articulation des agendas mondiaux sur des questions critiques pour l’Afrique, comme la réforme de l’architecture financière mondiale, la coopération fiscale internationale, la réduction des flux financiers illicites, et les actions pour le financement du développement durable.
Nous devons renforcer la planification stratégique et procéder à l’opérationnalisation des infrastructures continentales essentielles, telles que les pools énergétiques régionaux, les lignes de transmission et les infrastructures numériques et de transport.
Tout comme nous devrons redoubler d’efforts en matière de facilitation du commerce par la simplification, la normalisation et l’harmonisation des procédures et des flux d’informations connexes, afin de stimuler le commerce intra-africain.
L’entrée en vigueur effective de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), par les avancées significatives qu’elle induit dans en matière de la libre circulation des biens des services et des personnes, est un atout majeur dans ce cadre.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Dans le souci d’accélérer la mise en œuvre efficace du second plan décennal de mise en œuvre de l’agenda 2063 et de renforcer l’intégration continentale en cherchant à mobiliser davantage de financement et à assurer les plaidoyers requis, nous avons, sur invitation de mon frère William Ruto, pris part au Sommet de Nairobi pour mobiliser le soutien au 21ème cycle de financement de l’Agence internationale de développement (IDA) sur la période 2025-2028.
Ce sommet a fixé un objectif ambitieux d’augmentation significative des ressources de l’IDA pour dépasser 100 milliards de dollars dont 30 milliards de dollars seront mobilisés par les pays donateurs.
Par ailleurs, la participation de nos pays aux travaux du Sommet Afrique-Corée nous a également permis d’obtenir une augmentation significative des fonds coréens orientés vers l’aide publique au développement en Afrique dont l’enveloppe passera de 5,5 milliards de dollars, à 10 milliards de dollars, auxquels s’ajoute le financement à l’exportation pour soutenir les entreprises qui investissent dans notre continent, pour une enveloppe de 14 milliards de dollars à l’horizon 2030.
Nous avons également veillé, lors de notre participation au sommet du G7 en Italie en juin 2024, à soulever des questions urgentes du point de vue africain, notamment celles liées au problème de la dette et à l’accès à un financement suffisant à des conditions concessionnelles.
En outre, les missions de l’Union Africaine ont participé efficacement au cours du premier semestre de l’année en cours, aux travaux du volet financier et du volet Sherpa, ainsi qu’aux réunions ministérielles et aux réunions des groupes de travaux sectoriels, et ont présenté le point de vue africain sur les questions de la dette, de la transition énergétique équitable, de réforme des banques multilatérales de développement et de la réforme de la fiscalité internationale.
Par ailleurs, notre continent est appelé à négocier un tournant décisif lors du sommet de l’avenir prévu en septembre prochain à New York.
Les cadres qui découleront du sommet, notamment le pacte pour l’avenir et ses deux annexes portant sur la déclaration sur les générations futures et le pacte numérique mondial, doivent refléter nos soucis et prendre en charge, dans les solutions proposées, les défis auxquels notre continent est confronté.
J’exhorte tous les pays membres à participer activement au processus en cours visant une meilleure préparation de ce sommet historique.
Le travail de préparation bat son plein pour assurer une participation efficace de l’Union africaine aux rendez-vous majeurs à venir, comme la neuvième FOCAC, le sommet du futur à New-York, la COP 29 ou le sommet du G20.
D’autre part, nous travaillons activement avec les équipes de la Commission de l’Union Africaine, pour l’organisation, à Nouakchott, d’un forum de haut niveau sur l’éducation en Afrique, prévu en octobre 2024.
Je tiens ici à féliciter toutes les instances de l’Union Africaine, notamment, la commission ainsi que l’ensemble de nos partenaires pour les efforts qu’ils ne cessent de déployer pour mettre efficacement en œuvre notre second plan décennal, particulièrement dans sa dimension intégration régionale et continentale.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
L’enjeu crucial que représente pour le devenir de l’Afrique, l’intégration et le développement, fait peser sur nos épaules, nous, dirigeants africains, une énorme responsabilité individuelle et collective, celle de rester résolument attachés à cette vision ambitieuse, et de déployer tous les moyens pour bâtir une Afrique stable, forte, unie et prospère comme c’est l’objectif de notre agenda 2063.
Convaincu que cela est un objectif à notre portée, je déclare ouverte cette sixième réunion de coordination semestrielle entre l’Union africaine, les communautés économiques régionales et les mécanismes régionaux, et souhaite plein succès et réussite à ses travaux.
Je vous remercie ».