Soif à Nouakchott : Des mirages partout!

Pour l’Etat (et les citoyens), c’est une situation d’extrême urgence. Depuis bientôt deux semaines, la capitale est sevrée d’eau. Dans tous les quartiers les robinets sont asséchés. Les explications de Amal Mint Moloud se  noient dans une mare inextricable.

 

Amal Mint Moloud n’entame pas son magistère à la tête du ministère de l’hydraulique et de l’assainissement sous les meilleurs auspices. Elle semble, au contraire, hériter d’un gâteau empoisonné avec la crise de l’eau survenue la veille de sa nomination. Ce qui sans doute lui accordera quelques circonstances atténuantes. Mais pour combien de temps encore ?

Il ne faudra surtout pas compter sur la « compréhension » des usagers. Pour ces derniers, en effet, il est inconcevable que ces problèmes devenus récurrents gangrènent aussi longtemps leur vie. Les projections font état d’un besoin de 50litres/jour pour chaque nouakchottois. On en est encore très loin. Mais à défaut de solution idoine –pour l’instant- le rationnement proposé par la ministre écœure l’opinion. A cette éventualité, il faut aussi ajouter les explications alambiquées données par la ministre lors de ses commentaires post conseil des ministres. Car personne ne s’explique comment la situation serait « meilleure » que l’année 2023 alors que la crise d’approvisionnement en eau est plus aigue aujourd’hui. Les inondations vécues l’année dernière, également, étaient plus importantes. A sa décharge, la ministre n’est, sans doute, pas responsable de l’état de fait existant aujourd’hui. Mais tout le monde se souvient qu’il y a un an exactement, en août 2023, le directeur général de la Société nationale de distribution de l’Eau (SNDE), de l’époque, Mohamed Mahmoud O. Jafaar, avait été démis pour moins que ça. On s’en tiendra, jusqu’à nouvel ordre, aux explications de Mme La Ministre, ministre qui soutiendrait que « la quantité qui quitte la station de stockage située à PK17 en direction de Nouakchott est de 88 000m3/jour actuellement, contre 59 000m3/jour l’an passé». Amal Moloud assure en tout cas vouloir distribuer au compte-goutte les réserves entre tous les quartiers. Elle promet une rationalisation de l’eau en attendant de doubler les productions des sources de l’Idini (40.000 à 100.000m3/jour) et de l’Aftout (120.000 m3 à 225.000m3).

Mais attention aux mirages d’autant que les mauritaniens ont de plus en plus bonne mémoire. On leur promettait déjà à Nouakchott une unité de dessalement de 200.000 m3/jour. Sous l’ancien régime, la couleuvre était encore plus grosse avec « 80 % de la population mauritanienne aura accès à l’eau potable en 2018, et la totalité en bénéficiera à l’horizon 2020» assurait, devant le Parlement, en 2016, le ministre de l’hydraulique de l’époque (Ould Oudaa). Les choses n’ont pas trop changé depuis…sauf, peut-être, les ministres.

 

JD

 

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