Implication de la Jeunesse : Ne pas confondre vitesse et précipitation

Les rencontres avec les groupes de jeunes se succèdent pour le ministre de l’Autonomisation de la Jeunesse, de l’Emploi, des Sports et du Service civique, Mohamed Abdallahi Louly (photo), qui semble ne pas savoir où donner de la tête.

Le ministre qui a été retiré à un domaine qu’il connaissait bien (nouvelles technologies) a été parachuté dans un département quoique extrêmement important est truffé de peaux de bananes. Et ce n’est que le premier palier. A mesure que le ministre avancera dans sa mission, il marchera probablement sur des mines «antipersonnes», disséminées à tous les autres étages. Poussé dans l’urgence gouvernementale d’agir, il multiplie les rencontres avec certains groupes de jeunes du cercle des influenceurs. Il a notamment déjà rencontré «des activistes des médias sociaux, des leaders d’opinion et des créateurs de contenu, y compris des jeunes âgés de 26 à 35 ans, sélectionnés dans les trois wilayas de Nouakchott ».

Mais ces rencontres ne seraient pas du goût de nombre de sources averties pointant le ministre, dans sa recherche à trouver le meilleur attelage efficace, pour «la promotion et à l’activation du rôle des jeunes et de leur participation au processus de construction nationale », de prendre les choses du mauvais côté. Le débat est donc déjà bouillonnant sur le procédé entrepris par le jeune ministre sur lequel beaucoup d’espoirs étaient fondés pour sortir de l’ornière.

Certains ne cachent pas leur « profonde déception » par rapport à ces premières rencontres qui enverraient un message dangereux de « superficialité » au lieu de prôner et célébrer « la valeur de l’éducation et du travail honnête ».

Il semble aussi qu’un problème récurrent se rapporte à la terminologie et à la charge que l’on donne aux mots. Or, le mot jeunesse englobe toute une pyramide de citoyens. Son invocation par le président de la République, en tout cas, renvoie à celle en difficulté. Celle qui n’a pas hésité à faire le mur pour le rêve américain. Il s’agit surtout de celle des milieux pauvres ou déshérités qui forment la base de la pyramide et non la jeunesse née une cuillère d’or à la bouche ou issus de milieux politicards qui ratissent large pour investir tous les étages décisionnels.

On ne peut certainement pas dénier au ministre, Mohamed Abdallahi Louly, sa volonté d’entamer un travail d’échanges et de réflexion mais il devrait prendre garde à ne pas être détourné de sa vocation à impliquer la jeunesse du pays qui se réveille, chaque jour, avec l’espoir de gagner dignement sa vie.

JD