Lutte contre l’immigration clandestine: Le filet se referme sur les migrants

Le gouvernement mauritanien est passé à l’acte après avoir exprimé son intention de durcir la loi en vue de restreindre et lutter contre l’immigration illégale dans le pays en adoptant mardi des réformes plus répressives introduites à la loi n°65-046 du 23 février 1965.

Le nouveau texte de loi a été voté à une majorité écrasante des députés présents à l’Assemblée Nationale. L’opposition à ce texte qui vise notamment l’immigration issue de l’Afrique était inaudible. Aucun débat acharné sur la question n’a véritablement émergé compte-tenu de l’hégémonie de la Majorité présidentielle sous la coupole.

Les réformes sur l’ancien texte introduisent des mesures plus sévères censées combattre le phénomène. Les nouvelles dispositions prévoient ainsi différentes sanctions variant entre hausses drastiques des amendes, l’extension du délai carcéral et une possibilité de bannissement du pays pour 10 ans.

Selon le gouvernement, 130.000 immigrés sont dénombrés à Nouakchott sans compter ceux installés dans les autres grands centres urbains comme Nouadhibou et Zouérate au Nord. Les autorités auraient expulsés 10.753 au cours des huit derniers mois 2024 soit une hausse de 14% par rapport à l’année 2023 avec plus de 9.000 personnes reconduites aux frontières. La Mauritanie abrite, par ailleurs, plus de 100.000 réfugiés maliens dans le camp de Mbera, géré par l’UNHCR.

 

Migration illégale: Le Gouvernement mauritanien entend durcir sa législation

Dans les motifs défendus par le Ministre de l’Intérieur, de la Promotion de la Décentralisation et du Développement Local, M. Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine a dit que la situation dans le pays l’exposait « à des défis croissants » justifiant l’organisation, l’année dernière, d’un recensement des immigrés installés dans le pays, afin de régulariser leur statut légal, tout en les exonérant du paiement des frais de séjour. Le responsable mauritanien a encore justifié le durcissement de la loi en raison de l’ampleur grandissante du phénomène et de ses répercussions sécuritaires, sociales et économiques.

Un appel qui semble avoir eu un écho favorable chez les députés qui font remarquer, à leur tour, défis générés par l’immigration irrégulière, proposant même « de créer un appareil judiciaire et sécuritaire spécialisé » pour prendre en charge le challenge de la lutte contre l’immigration clandestine.

A noter que les autorités politiques du pays ont également signé des accords de lutte conjointe avec l’UE contre l’immigration clandestine via l’Océan Atlantique.

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