Mauritanie : la durée de vie prévue de la mine d’uranium Tiris prolongée à 25 ans
Les ressources minérales identifiées au projet Tiris ont augmenté de 55 % dans le cadre d’une mise à jour publiée en juin 2024. Aura Energy, propriétaire de l’actif situé en Mauritanie, a utilisé cette amélioration pour modifier la capacité de production et la durée de vie de la mine prévues.
La future mine Tiris d’uranium en Mauritanie peut livrer annuellement 1,8 million de livres sur 25 ans, selon une étude d’ingénierie de base (FEED) publiée le 11 septembre par Aura Energy. La durée de vie de la mine est ainsi prolongée par rapport aux 17 ans de l’étude de février 2024, avec à la clé une hausse de 44 % de la production totale de la mine à 43,5 millions de livres.
Ces changements sont liés à la mise à jour de l’estimation des ressources minérales du projet publiée en juin dernier. Avec une hausse de 55 % des ressources par rapport à l’estimation utilisée pour l’étude d’ingénierie de base de février dernier, Aura a pu revoir à la hausse les chiffres de production.
Cela a entrainé une augmentation de 54 % des revenus estimés pour Tiris, à 3,46 milliards de dollars sur la durée de vie de la mine. L’investissement initial n’a en revanche pas changé et demeure à 230 millions de dollars, mais avec un délai de récupération réduit de 10 % à 2,25 ans. Notons que la valeur actuelle nette du projet est améliorée de 29 % à 499 millions de dollars avec un taux de rentabilité interne de 39 %.
« Ces paramètres améliorés soutiendront davantage le processus de financement qui est en cours avec des offres indicatives attendues ce trimestre. La société travaille rapidement à la prise de la décision finale d’investissement d’ici la fin du trimestre en cours », explique Andrew Grove, DG de la compagnie.
Notons que le projet Tiris bénéfice aussi de perspectives favorables sur le marché de l’uranium, avec le regain d’intérêt pour le nucléaire. En 2023, une vingtaine de pays réunis à la COP28 à Abu Dhabi ont pris l’engagement de tripler la capacité de production d’énergie nucléaire installée dans le monde d’ici 2050.
Cela devrait s’accompagner d’une hausse de la demande d’uranium dans le monde, soutenant les prix du combustible nucléaire. Les prix de l’uranium ont déjà presque doublé en 2023, s’échangeant en janvier 2024 à plus de 100 dollars la livre.
Pour rappel, Tiris devrait devenir la première mine d’uranium de Mauritanie, permettant à ce pays de devenir le deuxième producteur ouest-africain d’uranium derrière le Niger. L’exploitation de l’uranium renforcerait aussi la contribution du secteur minier mauritanien à l’économie nationale.
En 2022, le secteur extractif dominé par l’exploitation de l’or et du minerai de fer a représenté 70 % des exportations de la Mauritanie, ainsi que 24 % de son PIB, selon l’ITIE.
Emiliano Tossou (agence écofin)