Sous les huées et les protestations, Benyamin Netanyahou promet de continuer la guerre
En pleine guerre à Gaza et les bombardements au Liban, le premier ministre israélien a tenu ce vendredi un discours guerrier à l’Assemblée générale de l’Onu. L’ennemi reste l’Iran.
Sous les huées de la salle, le premier ministre israélien est monté à la tribune de l’Onu. Afin de protester contre les crimes commis par Benyamin Netanyahou et son gouvernement depuis le 7 octobre dans la bande de Gaza de nombreux diplomates ont quitté l’assemblée. « Je n’avais pas prévu de venir ici cette année. Mais vu les mensonges proférés par de nombreux intervenants, j’ai décidé de parler au nom de mon peuple et mon pays » a immédiatement réagi le chef du gouvernement israélien.
Face aux condamnations de la CPI, aux protestations internationales et aux pressions de nombreux pays qui réclament un cessez-le-feu immédiat à Gaza et désormais au Liban, Benyamin Netanyahou a osé affirmer qu’« Israël veut la paix » et « appelle à la paix (…) Mais nous sommes confrontés à des ennemis sauvages qui veulent nous détruire » en ciblant comme principale menace l’Iran.
Israël contraint de se défendre
En marge de sa venue, des protestations se sont déroulées à New York et devant le siège de l’Onu contre le gouvernement israélien. « Arrêtez de tuer des enfants, mettez fin à la guerre, signez l’accord, ramez les otages à la maison » ont lancé plusieurs manifestants qui réclament que la guerre à Gaza et au Liban s’arrête.
Pour Netanyahou, « Israël a été contraint de se défendre sur plusieurs fronts » et d’adresser « un message à Téhéran si vous nous frappez nous vous frapperons ». Les autorités israéliennes ont pourtant clairement violé les souverainetés des États en bombardant le Liban, en assassinant fin juillet à Téhéran, le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh ou d’attaquer l’ambassade d’Iran à Damas.
Au cours de son discours, Netanyahou a brandi à nouveau deux cartes cette fois intitulées respectivement : « La bénédiction » et « La malédiction ». Elles ont servi à illustrer l’intégration potentielle d’Israël au Moyen-Orient par rapport à l’influence de l’Iran dans toute la région avec un « arc de la terreur » : Syrie, Irak, Iran. Il a accusé Téhéran de vouloir « imposer la terreur ». Sur la carte de la malédiction, ni Gaza ni la Cisjordanie n’étaient représentés mais un « Grand Israël » annexionniste. L’an dernier, déjà à l’Assemblée générale, il avait sorti une carte illustrant un « nouveau Moyen-Orient » effaçant la Palestine.
Seule ouverture émise par Benyamin Netanyahou : l’Arabie saoudite et la volonté de signer un accord comme ceux Abraham. « Je vous le dis, quelle bénédiction une telle paix avec l’Arabie saoudite apporterait – elle serait une aubaine pour la sécurité et l’économie de nos deux pays, elle stimulerait le commerce et le tourisme dans toute la région, elle aiderait à transformer le Moyen-Orient en un géant mondial », a-t-il déclaré.
L’Onu, un « marécage antisémite »
Un discours qui a été applaudi par la large délégation israélienne et les familles des otages présents à l’Onu. Dans un discours nationaliste, provocateur et mensonger, le premier ministre a même affirmé : « Je vous le dis, jusqu’à ce qu’Israël, jusqu’à ce que l’État juif, soit traité comme les autres nations, jusqu’à ce que marécage antisémite soit asséché, l’ONU sera considérée par les gens justes comme rien de plus qu’une farce méprisante ».
À la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies dont 165 membres de son personnel qui travaillaient pour l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés au Proche-Orient) ont été tués, aucun remords n’a été évoqué par le dirigeant israélien. Pire, ce dernier n’a eu que du mépris pour la justice internationale et les mandats d’arrêt imminents de la CPI résumés à « de l’antisémitisme pur et simple ».
Le ministère israélien de la Défense a annoncé jeudi avoir obtenu un nouveau train d’aide militaire américaine, d’une valeur de 8,7 milliards de dollars « en soutien à l’effort militaire en cours d’Israël », en pleine escalade avec le Hezbollah libanais et en guerre à Gaza, ce qui minimise les déclarations de l’administration Biden quant à la volonté d’un cessez-le-feu, que ce soit avec le Hezbollah ou avec le Hamas. « Israël, qui refuse d’appliquer les résolutions des Nations unies, ne mérite pas d’être un membre de cette organisation internationale », a martelé le dirigeant palestinien très applaudi.
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