L’Afrique du Sud soumet de nouvelles preuves auprès de la CIJ dans la plainte contre Israël pour crime de génocide
– Les preuves démontrent qu’Israël use de la famine comme arme de guerre dans le but de dépeupler Gaza par la mort et le déplacement forcé des Palestiniens, précise le président sud-africain, Cyril Ramaphosa
L’Afrique du Sud a déposé, lundi, de nouvelles preuves auprès de la Cour internationale de justice (CIJ) pour étayer ses accusations de génocide commis par Israël dans l’enclave palestinienne assiégée de Gaza.
“Le mémoire, comme on l’appelle en langage juridique, comprend de nouvelles preuves attestant de la violation par Israël de la Convention sur le génocide, notamment en encourageant la destruction des Palestiniens de Gaza, en les éliminant physiquement à l’aide d’une variété d’armes destructrices et en les privant de l’accès à l’aide humanitaire”, a déclaré le président sud-africain, Cyril Ramaphosa.
Les preuves révèlent que les actions d’Israël visent à la destruction physique des Palestiniens et qu’elles “ignorent et défient” plusieurs mesures conservatoires indiquées antérieurement par la Cour internationale de justice.
“Israël utilise la famine comme arme de guerre et pour poursuivre ses objectifs de dépeuplement de Gaza par la mort massive et le déplacement forcé de Palestiniens”, a ajouté le dirigeant sud-africain, en se référant aux preuves détaillées dans plus de 750 pages de texte, étayées par des pièces à conviction et des annexes de plus de 4 000 pages.
“Il est possible que ces nouvelles preuves ne soient pas rendues publiques”, a-t-il précisé.
Cyril Ramaphosa a déclaré que le dépôt de ces preuves intervient au moment où Israël intensifie le massacre de civils à Gaza et “semble maintenant vouloir suivre une voie de destruction similaire au Liban”.
Le défendeur, Israël, doit déposer une réponse à ces nouveaux éléments de preuve avant le 28 juillet 2025.
L’Afrique du Sud a saisi la CIJ fin 2023 d’une plainte pour génocide contre Israël, estimant que ce dernier, qui bombarde la Bande de Gaza depuis le mois d’octobre 2023, n’a pas respecté ses engagements au titre de la Convention de 1948 sur le génocide.
Plusieurs pays, dont la Türkiye, le Nicaragua, la Palestine, l’Espagne, le Mexique, la Libye et la Colombie, se sont joints à cette procédure, dont les audiences publiques ont débuté en janvier.
En mai, la CIJ a enjoint à Israël de mettre fin à son offensive dans la ville de Rafah, au sud de la Bande de Gaza. C’était la troisième fois que le panel de 15 juges prononçait des mesures conservatoires visant à réduire le nombre de morts et à alléger les souffrances humanitaires dans l’enclave sous blocus, où le nombre de victimes palestiniennes a franchi la barre des 44 000 morts.
“Les preuves démontrent que les actes génocidaires d’Israël reposent sur l’intention spécifique de commettre un génocide, sur l’incapacité d’Israël à empêcher l’incitation au génocide, à empêcher le génocide lui-même et sur son incapacité à punir ceux qui incitent au génocide et qui commettent des actes de génocide”, a indiqué Cyril Ramaphosa.
Il a exhorté la communauté mondiale à mettre un terme à la trcatastrophe en cours dans la bande de Gaza.
“La dévastation et la souffrance n’ont été possibles que parce qu’Israël n’a pas respecté ses obligations internationales malgré les actions et les interventions de la CIJ et de nombreux organes des Nations unies”, a-t-il déploré.
aa.com.tr