Un soldat franco-israélien visé par une plainte pour crime contre l’humanité et génocide
Cette plainte, que franceinfo a pu consulter, est portée par la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et trois associations palestiniennes (Al-Haq, Al Mezan Center, et le Centre palestinien pour les droits de l’homme).
Une vidéo “abjecte et choquante”
Le soldat visé est un ressortissant franco-israélien, identifié par ces associations comme étant à l’origine d’une vidéo publiée par un compte X, le 19 mars. Sur cette vidéo, qualifiée à l’époque “d’abjecte et choquante” par le Quai d’Orsay, il filme un homme entravé, les yeux bandés, à moitié dévêtu, avec une corde autour du cou, en train d’être extrait d’un camion.
On entend une voix dire : “T’as vu ces enculés, mon neveu ? […] il s’est pissé dessus. Je vais te montrer son dos, tu vas rigoler, ils l’ont torturé pour le faire parler.”
La vidéo se poursuit et l’on voit plusieurs hommes entassés, entravés, que la voix interpelle : “Vous étiez contents le 7 octobre ?” ; et insulte à plusieurs reprises.
Des actes qui visent à “déshumaniser” et “nier la dignité”
La plainte dénonce les mauvais traitements infligés aux prisonniers gazaouis, soumis à des sévices physiques, des passages à tabac, noyades, électrocution, attaques de chiens, sévices sexuels et psychologiques. Elle insiste sur le caractère “systémique” de ces pratiques, et met en évidence le caractère intentionnel de ces actes qui visent à “déshumaniser” et “nier la dignité”.
“Ce sont des schémas qu’on a beaucoup retrouvés dans des témoignages qui ont été collectés directement à Gaza, auprès de victimes rescapées, avec des témoignages décrivant la présence de mineurs, des enfants arrêtés et soumis aux mêmes actes de torture, encore une fois avec des témoignages de première main. Ça correspond à des schémas de perpétration qui sont systématiques”, dénonce Clémence Bectarte, avocate de la FIDH.
Une première plainte contre X avait été déposée en avril par trois associations pro-palestiniennes contre ce soldat, pour les mêmes faits. Elle avait été classée en septembre par le Parquet national antiterroriste (Pnat), qui avait estimé que les faits étaient “insuffisamment caractérisés”. Le dépôt d’une plainte avec constitution de partie civile, comme c’est le cas ici, permet de saisir directement un juge d’instruction pour relancer l’enquête, malgré l’avis négatif rendu par le Pnat.
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