Tchad : le gouvernement de Transition et une quarantaine de groupes rebelles signent un accord pour un dialogue national
Les autorités de Transition proposent aux rebelles un cessez-le-feu et des garanties de sécurité. Mais l’accord n’a pas été signé par le mouvement rebelle qui a été à l’origine de l’offensive ayant coûté la vie à l’ancien président Idriss Déby Itno.
Le pouvoir militaire tchadien a signé, ce lundi 8 août, un accord au Qatar avec une quarantaine de groupes rebelles et de mouvements d’opposition sur le lancement d’un dialogue national le 20 août à N’Djamena.
L’accord a été paraphé par le chef de la Transition, Mahamat Idriss Déby Itno (photo), qui s’est rendu en personne à Doha pour participer aux ultimes tractations.
Selon les termes de l’accord, les autorités de Transition proposent aux groupes rebelles un cessez-le-feu et des garanties de sécurité. Le gouvernement militaire a également accepté de « ne mener aucune opération militaire ou policière contre les groupes signataires, dans les pays voisins ».
Le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), l’un des principaux groupes rebelles, n’a cependant pas signé l’accord portant sur les conditions préalables à un dialogue national inclusif.
Le FACT avait annoncé, le dimanche 7 août, qu’il rejetait le projet d’accord de Doha.
« Ce rejet est concomitant à la non prise en compte de nos revendications qui sont, entre autres, la parité des délégués au dialogue national inclusif souverain (DNIS), la mise en place d’un nouveau comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI), la libération des prisonniers à compter de la signature de l’accord et la modification de la charte de transition », a indiqué le porte-parole du mouvement rebelle, Issa Ahmat.
Le Qatar qui parraine le pré-dialogue tchadien depuis mars dernier, ne désespère pas cependant de convaincre ce groupe rebelle qui a été à l’origine de l’offensive ayant coûté la vie à l’ancien président Idriss Déby Into.
« Nous espérons que d’autres groupes se joignent à la marche de la réconciliation et de la paix, en vue de réaliser les aspirations et les rêves du peuple tchadien », a déclaré le ministre qatari des Affaires étrangères, Sheikh Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani, devant les signataires de l’accord.
« L’accord de paix initial que nous célébrons aujourd’hui constituera un tournant important vers la stabilité et la prospérité du peuple tchadien », a-t-il ajouté.
Après la mort du président Idriss Déby Itno, tué au front contre les rebelles du FACT en avril 2021, son fils, Mahamat Idriss Déby Itno, a été proclamé président de la Transition à la tête d’un Conseil militaire de quinze généraux.
Il avait alors promis des élections libres et démocratiques dans un délai de 18 mois, après un « dialogue national inclusif » avec l’opposition politique et plusieurs dizaines de groupes rebelles armés. Lors de ce dialogue national, les participants devront notamment décider de l’organisation de l’élection présidentielle en octobre prochain.
Le général Mahamat Idriss Déby Itno laisse planer le doute sur un report de ce scrutin de 18 mois, mais la France, l’Union africaine et l’Union européenne le pressent de ne pas toucher au calendrier qu’il avait annoncé.
Lors des négociations à Doha, les groupes rebelles ont demandé au président d’annoncer publiquement qu’il ne se présenterait pas à la prochaine présidentielle, mais le comité militaire a estimé que cette décision ne peut être prise que dans le cadre du dialogue national inclusif.
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