Économie du génocide à Gaza : deux entreprises implantées en Mauritanie dans le viseur de l’enquête de Francesca Albanese

Deux entreprises du secteur de l’énergie, implantées en Mauritanie, sont directement mises en cause dans le rapport choc de Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits de l’homme. Ces sociétés, bien connues à Nouakchott, figurent parmi les 60 entreprises impliquées dans l’enquête sur l’« économie du génocide » en Palestine.
Le rapport de 39 pages, largement relayé par Al Jazeera, pointe la société britannique British Petroleum (BP) et l’entreprise anglo-suisse Glencore. Basé sur plus de 200 contributions provenant d’États, d’organisations de défense des droits humains, de spécialistes et d’universitaires, ce document met en accusation ces deux groupes opérant en Mauritanie dans les secteurs clés de l’énergie et des mines. Ils sont cités aux côtés de multinationales américaines telles que Microsoft, Amazon, Airbnb ou Booking Holdings.
La révélation a de quoi surprendre en Mauritanie : BP, principal acteur de l’exploitation du champ gazier Grand Tortue/Ahmeyim, est accusée de jouer un rôle dans le génocide perpétré par le gouvernement israélien extrémiste de Benjamin Netanyahu contre la population de Gaza.
Devant la Commission des droits de l’homme, Francesca Albanese a fermement appelé à ce que « les entreprises impliquées dans l’économie israélienne soient poursuivies en justice pour leurs violations du droit international ».
Arrivée en Mauritanie en 2017, BP était jusqu’ici perçue comme une entreprise responsable. La déception est donc immense de constater que des sociétés opérant sur notre sol participent, par leur soutien économique, à la tragédie humaine qui frappe Gaza, en alimentant le massacre des enfants et le blocus qui affame les Palestiniens.
Le rapport détaille que « le pétrole fourni par ces entreprises alimente deux raffineries en Israël. Depuis la raffinerie de Haïfa, deux entreprises répertoriées dans la base de données de l’ONU fournissent des stations-service à travers Israël, les territoires palestiniens occupés, y compris les colonies illégales, ainsi qu’à l’armée, via des contrats accordés par le gouvernement israélien. De la raffinerie d’Ashdod, une filiale de ces entreprises, Paz Retail and Energy Ltd., fournit du carburéacteur à l’armée de l’air israélienne opérant à Gaza. »
Face à cette situation, la Mauritanie et le Sénégal, qui ont confié la commercialisation de leur gaz à BP, devraient exiger des explications et rappeler à cette entreprise ses devoirs envers ces deux pays.
La deuxième société pointée du doigt est Glencore, le géant anglo-suisse du négoce, dont la réputation est déjà entachée par de nombreux scandales de corruption en Afrique et en Amérique latine. Présente en Mauritanie malgré son retrait officiel du secteur minier, la société continue d’y exercer des intérêts. Soumise à plusieurs enquêtes judiciaires pour opacité, Glencore vient désormais s’ajouter à la liste noire des entreprises impliquées dans l’économie du génocide à Gaza.
Quelles que soient les circonstances, le gouvernement mauritanien doit sans délai demander des clarifications à ces entreprises et prendre ses responsabilités face aux graves accusations portées dans le rapport de Francesca Albanese. Prions seulement que le gaz mauritanien ne soit pas encore vendu au gouvernement génocidaire israélien.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Back to top button