18ème édition de la Convention Europe Afrique du Nord : Un creuset d’échanges fructueux !
La 18ème édition de la Convention Europe Afrique du Nord, tenue les 20 et 21 novembre 2022 à Nouakchott, avec l’appui de l’agence de promotion des investissements en Mauritanie (APIM), a pris fin ce lundi au «Mauricenter ». Compte-rendu d’une rencontre qui a tenu ses promesses.
Dimanche 20 octobre 2022, la salle des conférences de l’hôtel «Mauricenter » est archi-comble. Malgré le week-end, les participants à la Convention Europe Afrique du Nord (CEAN) se bousculent pour ne rien rater de l’événement. Une première pour cette plateforme qui, sous la houlette de l’APIM, jette les ponts et rassemble au sein d’un même creuset d’échanges et de contact direct plusieurs dizaines d’entreprises nationales et étrangères venues de plusieurs pays et de différents secteurs d’activités économiques.
Après deux jours d’intenses échanges et d’extraversion d’idées, l’objectif de mise en réseaux d’affaires, dans l’innovation, le ciblage et le montage de projets, semble atteint à l’issue de ces rencontres privilégiées.
Echanges interactifs
Premier constat de l’organisation de cette rencontre internationale, destinée à promouvoir les partenariats économiques, notre pays s’illustre de plus en plus, comme une destination prisée de l’investissement direct étranger. L’acuité de cet intérêt soutendu par de nouvelles richesses naturelles ira crescendo grâce notamment aux efforts déployés pour faire connaitre l’environnement et les conditions d’investissement ; une tâche à laquelle s’attèle, non sans un succès indéniables, les autorités politiques via la mise en place de l’agence de promotion des investissements (APIM) qui honore bien sa mission. Sa DG, un peu souffrante, tiendra d’ailleurs à marquer de sa présence l’inauguration des débats et pour souhaiter succès aux organisateurs mais aussi la bienvenue aux participants.
Elle se fera relayée par la directrice du guichet unique, Fatimetou Bellamech, qui va s’appesantir sur les énormes potentialités dont regorge le pays, sur les efforts normatifs pour créer les meilleures garanties de l’investissement, sur la simplification et les procédures d’établissements aujourd’hui propices à l’investissement et sur les réformes continues pour améliorer le climat des affaires dans le pays.
L’ouverture de la rencontre a encore été marquée par la mise en lumière de la relation intrinsèque entre l’entreprise et la formation universitaire. Une vision que mettra en relief le vice-président de l’Université de Nouakchott, chargé de la recherche scientifique et de la coopération, le professeur Mohamed Fadel Deida indiquant que l’université, depuis la mise en place du programme LMD, a entamé un processus de réforme et de développement de ses cursus pour une meilleure péréquation Formation-Emploi dictée par les exigences du marché du travail. Plus de 500 jeunes universitaires auraient été formés en 2021 grâce à la mise en place du Centre Universitaire de Formation et d’Emploi.
Des chasseurs de têtes, bien pensantes, sont aussi aux aguets. Ils veulent octroyer des chances aux meilleurs pour s’affirmer encore dans des organisations faitières présentes dans l’innovation technologique. Une entreprise marocaine Apebi s’intéresse à ce marché «brain capacity» et espère en faire bénéficier les jeunes talents mauritaniens.
Des entreprises qui se distinguent
Dans la salle d’exposition des flyers, le visiteur est tout de suite subjugué par le nombre d’entreprises présentes à cette rencontre. Par leur notoriété. L’atmosphère de communication crée et suscite l’engouement. Des partenariats se nouent au gré des rencontres provoquées. Une occasion pour d’emblée saluer l’annonce faite par la société El Kheir avec l’un de ses partenaires.
La première journée a été chargée avec la présentation lors du panel de Haut niveau des activités dans le secteur des énergies. Les majors BP, TOTALEnergies, Siemens Energy y ont exposé leurs activités, leurs calendriers, les conditions et les défis de l’exploitation. Des experts internationaux comme Francis Perrin, Hassena MBeirick se sont alternés pour évoquer les enjeux cruciaux des énergies et de l’environnement à la faveur de leur exploitation.
A l’issue de ces présentations, des échanges ont été menés pour mieux éclairer l’assistance…D’autres expériences comme celle du leadership en entreprise de notre compatriote Amina Habib ont également été déroulées. Une opportunité que la CEAN a voulu marquer de son sceau en lui attribuant une distinction jugée méritée ainsi qu’à Hassena Ould MBeirick pour son rôle dans la vulgarisation et la sensibilisation aux enjeux et opportunités énergétiques.
Au second jour de cette rencontre, l’intervention du jeune DG de l’AMC Travaux force l’administration. Son entreprise investie dans les services (local content) et de consulting est l’unique entreprise en Mauritanie à étaler son attestation Iso 45001. Les HSE n’ont pas de secret pour cette entreprise dont l’osmose d’encadrement serait la clé de son émergence.
Dans ce tumulte, le succès tiendra aussi au courage et l’esprit d’initiative de bon nombres d’animateurs de PME mauritaniennes emplis de valeurs cardinales qui mettent la main à la pâte avec une grande conviction de faire des affaires mais aussi de servir «honnêtement » leur pays. Une image qui collerait au Club des Entrepreneurs de Mauritanie (CEM) qui se veut sélectif et regroupe une trentaine de membres. Il veut en tout cas se tailler ce costume sur mesure. Des hommes et des femmes qui s’imposent une certaine orthodoxie professionnelle et tapent à l’œil expert du président de la CEAN, Mohamed El Ouahdoudi. Pour ce dernier, servir de pont entre les professionnels des deux rives et booster le B2B est le socle de son action atavique et son sacerdoce pour aider à une implosion de la richesse au profit de tous. «La seule richesse qui vaille est celle qui ne suscite pas des laissés pour compte» se plait-il à dispenser.
Les lampions se sont donc éteints sur de grandes lueurs d’espoirs et notamment avec le rendez-vous pris pour une réédition d’une telle rencontre en 2023.
JD