Décès de Souvi Ould Chein: «La vérité, toute la vérité et rien que la vérité »
Fallait-il qu’un compatriote meurt dans des circonstances pour le moins louches dans un commissariat de police de la capitale pour qu’enfin, du sommet à la base, nous acceptions de regarder en face la partie hideuse de notre système sécuritaire? Combien sont-ils morts, depuis l’Independance à nos jours, dans des circonstances similaires où les proches des victimes souffraient toujours dans leur chair et dans un fatalisme bien de chez nous, la honte et le martyr, sans oser demander d’explication aux bourreaux de leurs enfants?
Aujourd’hui, plus que jamais, Souvi Ould Chein, ne devrait pas être mort…pour rien. L’autopsie que les médecins légistes vont pratiquer et les conclusions qu’en tirera le parquet devraient servir, sans l’ombre d’un doute, à la manifestation de la vérité, toute la vérité et rien que la vérité. La vérité qui tous, à l’unisson, réclamons pour lui, ses proches, pour nous mêmes et même pour le corps de la police. Une vérité qui permettra d’identifier le (les) coupables, le mobile et d’envisager un procès pour l’exemple. C’est à ce prix que Souvi Ould Chein aura donné sa vie afin qu’aucune autre personne ne soit plus traitée comme il l’a été. C’est comme cela qu’il reposera en paix. Allah l’ait dans Sa Miséricorde.
Mais refusons l’amalgame dans ces moments de douleur ou le discernement n’est pas toujours facile. Toute la police qui veille à la quiétude publique ne saurait être éventuellement prise pour responsable de ce traitement inhumain et dégradant contre le citoyen Souvi Ould Chein. A la vérité nous devons aussi rappeler que la police est le reflet de notre société. C’est pourquoi dans le contexte de démocratisation, elle a besoin de formation, de sélection et de responsabilisation. Beaucoup de préalables souvent occultés à cause de la mal gouvernance du recrutement et du favoritisme. Deux aspects qui plombent l’orthodoxie dans nos administrations.
Jedna DEIDA