Le Président de la République : Les pays les moins avancés ont besoin d’un soutien fort pour atteindre les objectifs de l’Agenda 2030
Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a indiqué que le groupe des pays les moins avancés (PMA), qui comprend près d’un milliard de personnes, dont les économies souffrent de problèmes structurels majeurs, de dysfonctionnements exacerbés par l’énorme fardeau de la dette et le faible accès aux investissements internationaux, ainsi que les répercussions des défis climatiques et sécuritaires, ont besoin de l’appui fort de l’ensemble de la communauté internationale pour augmenter leurs chances d’atteindre les objectifs du Programme d’action 2030.
Il a ajouté, dans un discours prononcé, dimanche, dans la capitale qatarie, Doha, lors de sa participation à la cinquième conférence des Nations unies sur les Pays les Moins Avancés, que la Mauritanie a fait de la lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion la pièce maîtresse de sa stratégie de développement ; elle a construit un large filet de sécurité sociale et a travaillé par des réformes structurelles à développer une économie diversifiée, plus forte et plus résiliente, capable de créer des opportunités d’emplois et de produire de la valeur ajoutée, tout en veillant à renforcer la gouvernance dans les domaines économique, financier et monétaire.
Voici la traduction du discours présidentiel :
“Au nom d’Allah le Miséricordieux et prières et paix sur ses messagers,
Son Altesse Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, Emir de l’Etat du Qatar,
Son Excellence M. Lazarus Chakwera, Président de la République du Malawi et Président du Groupe des pays les Moins Avancés,
Excellences, les Présidents,
Excellences, les Chefs de délégations,
M. Antonio Guterres,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais tout d’abord féliciter mon frère, Son Altesse Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, pour l’accueille par son pays de cette cinquième session de la Conférence des Nations Unies sur les Pays les Moins Avancés, en le remerciant pour l’accueil chaleureux et la véritable hospitalité qatarie dont il nous entoure depuis notre arrivée dans ce pays frère.
J’adresse également mes sincères remerciements à M. Antonio Guterres et aux organes des Nations Unies chargés du problème des Pays les Moins Avancés, pour les réalisations louables accomplies au cours de la dernière décennie, ainsi que pour l’élaboration du nouveau programme d’action de Doha pour la période 2022-2031.
Altesse,
Excellences,
Mesdames et Messieurs
Cette cinquième session de la Conférence des Nations Unies sur les Pays les Moins avancés se tient dans un contexte international tout à fait exceptionnel, marqué par l’expansion constante des conflits armés, la violence, l’extrémisme, les graves défis environnementaux, les répercussions catastrophiques de la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine.
Ces crises, en raison de leurs répercussions destructrices sur les tissus sociaux et économiques, ont entravé les grands efforts déployés par les Pays les Moins Avancés, avec l’appui de la communauté internationale, pour atteindre les objectifs de développement durable.
Il était donc urgent de convoquer cette session, qui constitue une occasion précieuse de mobiliser et de renforcer les engagements de la communauté internationale envers la mise en œuvre du programme d’action de Doha, sur la base des enseignements tirés de la mise en œuvre du programme d’action d’Istanbul.
Ce n’est un secret pour personne que le groupe des Pays les Moins Avancés comprend près d’un milliard de personnes et que leurs économies souffrent de dysfonctionnements structurels majeurs, exacerbés par l’énorme fardeau de l’endettement, le faible accès aux investissements internationaux et les répercussions des défis climatiques et sécuritaires, et qui ne peuvent en conséquence se dispenser d’un appui fort de la part de la communauté internationale dans son ensemble, pour augmenter leurs chances d’atteindre les objectifs de l’Agenda 2030.
Il est vrai que le soutien de la communauté internationale au groupe des Pays les Moins Avancés a contribué à l’obtention de quelques résultats positifs, permettant à un certain nombre de pays de sortir de ce groupe.
Cependant, le faible nombre de ces pays indique, à lui seul, la nécessité de doubler l’appui international pour soutenir les Pays les Moins Avancés dans leur effort visant à atteindre les objectifs de développement durable, en particulier le premier objectif relatif à l’éradication de la pauvreté.
Nous, en République islamique de Mauritanie, avons fait de la lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion la pièce maîtresse de notre stratégie de développement. Nous avons donc construit un large filet de sécurité sociale, avons aussi travaillé, par des réformes structurelles, à développer une économie diversifiée, plus forte et plus résiliente, capable de créer des opportunités d’emplois et de produire de la valeur ajoutée, tout en veillant à renforcer la gouvernance dans les domaines économique, financier et monétaire.
Tout cela nous a permis de porter notre taux de croissance réel à 5,3 % en 2022, contre 2,4 % en 2021.
Nous nous concentrons également sur la mise à niveau de nos secteurs productifs en diversifiant la production agricole, en valorisant et en améliorant l’exploitation de nos ressources animales et halieutiques, dans le but d’atteindre le plus haut niveau possible d’autosuffisance alimentaire.
Parallèlement, nous déployons de grands efforts pour consolider la démocratie et l’État de droit, pour promouvoir les droits de l’homme et pour faire face aux différents défis sécuritaires et environnementaux.
Dans ce contexte, notre pays a pu, dans un environnement sécuritaire régional et international très instable, assurer la sécurité et la paix sur son territoire et il continue de lutter contre la désertification et de passer progressivement aux énergies propres.
Cependant, malgré tous ces efforts, nous avons encore besoin d’un grand soutien, tout comme les autres Pays les Moins Avancés, en particulier les cinq pays du Sahel, qui appartiennent tous à ce groupe.
Je souhaite à notre conférence plein succès et réussite efficace à la mise en œuvre du programme d’action de Doha.
Je vous remercie et que la paix, la miséricorde et les bénédictions d’Allah soient sur vous ».
Ami