Mauritanie : La Justice en question
Le président de la République, Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, vient de recevoir le dernier rapport sur les états généraux de la Justice dans notre pays. Une question lancinante qui ébranle depuis des lustres tout notre système judiciaire. En effet, l’état de la Justice n’a jamais fait l’unanimité dans le pays. Il est même souvent sévèrement critiqué et pointé du doigt pour toutes ses manifestations désobligeantes pour un l’Etat de droit. Les usagers sont allés même jusqu’à dénoncer un luxe pour une Justice à deux vitesses : celle des nantis et celle des pauvres. Tout manquait à ce secteur sauf l’arbitraire et l’inféodation aux régimes. C’est donc fort de ce constat que le nouveau pouvoir a voulu mettre un pied dans la ruche en préconisant en septembre 2022 l’organisation des «Etats Généraux de la Justice ». Un Comité de Pilotage, présidé par le ministre de la Justice a été également installé pour encadrer les débats sur les réformes idoines. A l’ouverture des ateliers, le ministre avait confirmé qu’il n’y avait aucun tabou, étant donné que l’objectif est d’assainir un secteur ankylosé de longue date par des pratiques non orthodoxes.
A l’issue de ces réunions, un rapport a été établi et il s’est fixé de :
– Faire évoluer le statut des professionnels de la justice et améliorer leurs conditions,
-Faciliter l’accès à la justice ;
– Améliorer la qualité et l’efficacité de la justice ;
– Réformer le système de la justice pénale et le système pénitentiaire
– Accélérer la numérisation de la justice, réhabiliter les bâtiments existants et construire de nouveaux palais de justice.
On ne dispose pas encore du contenu de ce rapport pour savoir comment la Justice et sa pratique vont être améliorées dans le pays. Quelles sont les mesures phares et urgentes ainsi que les garanties que l’Etat devrait initier pour concrétiser les propositions de réformes. Les rédacteurs du rapport gagneraient à mieux l’expliciter aux usagers bien plus nombreux qu’un cercle de responsables et praticiens avertis des incommodités actuelles.
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