RIM-UE- Accord de statut pour le Frontex : La polémique fait déjà rage!
La Mauritanie et l’Ue avancent cahin-caha dans leur projet commun visant à établir un accord de statut pour le Frontex le long de nos frontières maritimes. Même si la Guardia Civil espagnole donne déjà le ton de la présence de la forteresse européenne sur nos frontières, force est de constater que la polémique enfle quant aux motivations et aux conséquences de ce nouveau partenariat par lequel l’Ue tente de se barricader contre les « Cayucos» (pirogues) en provenance d’Afrique de l’Ouest, Mauritanie et Sénégal notamment.
Une rencontre intervient à Nouakchott auprès du ministère de l’intérieur alors que les statistiques font état d’une recrudescence du phénomène migratoire vers l’Europe. Mais il faut reconnaitre que les rédacteurs des recommandation du Parlement européen concernant des négociations relatives à un accord sur le statut entre l’Union européenne et la République islamique de Mauritanie en ce qui concerne les activités opérationnelles menées par l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex) en République islamique de Mauritanie n’ont pas été tendres avec notre pays.
L’image qui se dégage des exposés des motifs donne l’impression que notre pays, qui accueille déjà 80.000 maliens à Mbéra et autant de nos frères ouest-africains, dans d’autres villes, est un asile de terreur. L’auteure du rapport (une néerlandaise, semble-t-il) traite notre pays de tous les maux de la planète. Une perception qui dénote un complexe de supériorité mal venu dans le cadre d’une coopération que les deux parties espèrent avantageuses et équitables.
En tout cas au niveau du ministère de l’intérieur, on veut donner les gages du sérieux de l’engagement de l’Etat mauritanien même si l’on peut considérer que ses responsables se trompent un peu quand ils prétendent que la Mauritanie n’est qu’une planche de transition pour les migrants. La réalité est que de plus en plus de migrants restent bloqués dans notre pays et n’ont plus d’autre choix que de vivre parmi nous. Les négociations préliminaires sur l’agenda de coopération qui devrait être suivies de négociations plus ardues les 7 et 8 mars prochains rappellent que malgré les largesses financières de l’Europe cette lancinante question de cogérer avec elle le flux migratoire n’est que la partie visible d’un énorme iceberg. Tout ce qui brille n’est pas forcément de l’or, renseigne le vieux diction. Le processus et la multiplicité des intervenants étatiques augurent d’une affaire encore plus complexe. Des voix se font désormais entendre pour réclamer plus de transparence sur cet accord que certaines forces de l’opposition mauritanienne rejettent d’emblée pour le statut de “gendarme” que l’Etat mauritanien serait censé jouer pour les Européens.
JD
Nous y reviendrons