Finances publiques: guerre de clans!
La toile s’enflamme depuis quelques jours suite à la sortie d’une ONG, « Transparence intégrale » dont certains responsables accusent, sans détour, le régime actuel de favoriser la mauvaise gestion des marchés publics notamment via la prolifération de marchés d’entente directe qui auraient coûté des milliards pour le trésor public.
L’ONG estime, en effet, qu’un recours aux marchés d’entente directe s’est aggravé et serait concomitant de l’accession de l’actuel président au pouvoir. Ces marchés auraient atteint des pics incontrôlés. Les montants des marchés passés en entente directe se présenteraient ainsi selon l’ONG: 75 milliards d’ouguiyas en 2020, 109 milliards en 2021 et 129 milliards en 2022.
Depuis cette sortie de l’ONG, les experts des marchés publics s’écharpent sur la toile, parfois de manière véhémente, quant aux motivations réelles de la déclaration de l’ONG en question. Des déclarations qui ne laissent donc pas indifférents notamment à l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP). En effet, El Hadrami Ould Abdseelam, un expert en passation des marchés, est monté au créneau pour dénigrer la version de la déclaration de l’ONG y voyant même une manipulation «malsaine ». Il exhibe les statistiques et conclut contrairement aux allégations de l’ONG à une baisse drastique de ce genre de marchés qu’il situe à moins de 10% aujourd’hui et remplissant les exigences légales. L’expert de l’ARMP a, par ailleurs, mis en garde contre les conclusions hâtives de personnes et structures dans l’interprétation de règles qu’elles ne maîtriseraient pas tant en ce qui concerne la nature que en ce qui porte sur les conditions de passation de marchés publics.
Formée d’anciens sénateurs (ceux qui avaient eu maille à partir avec l’ancien président Aziz) reconvertis en « limiers » du contrôle des deniers publics, l’ONG « Transparence Intégrale » est cependant soupçonnée s’immiscer dans « une concurrence déloyale » entre grosses fortunes et de vouloir ainsi «régler de vieux comptes» avec un certain groupe économique. L’ONG est notamment soupçonnée de “faillir aux règles du contrôle citoyen et de profiter de son statut” de membre de la société civile pour dénigrer certains hommes d’affaires pour le compte d’autres.
Ses adversaires notent pour preuve son «acharnement» contre les intérêts du groupe économique du président actuel du patronat mauritanien.
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