Mauritanie-Union Européenne : La déclaration conjointe sera publique et aucun centre de rétention d’immigrés n’est prévu

Pour lever toute équivoque et mettre fin aux supputations parfois abusives, sur la nature de leur partenariat renforcé, et notamment l’aspect de la lutte contre l’immigration clandestine, la Mauritanie et l’Union Européenne entendent rendre publique leur déclaration conjointe, tient-on de source proche de la négociation. Cinq axes principaux en forment l’ossature mais c’est assurément la lutte contre la migration clandestine qui focalise beaucoup l’attention.

La Mauritanie, un partenaire stratégique
Les indiscrétions sont ainsi lancées la veille de l’arrivée d’une importante délégation de l’UE à Nouakchott pour en sceller, le 7 mars 2024, les principes pour une aide multiforme de 210 millions d’euros annoncée par la présidence de la commission européenne, Vander Leyen lors de son séjour en février à Nouakchott, en compagnie du premier Ministre Espagnol, Pedro Sanchez.
Sans être un accord juridique contraignant, la déclaration conjointe entre les deux parties, qui sera donc largement diffusée, en plus de dresser le cadre de la coopération bilatérale, « à la demande des autorités mauritaniennes », vise visiblement à rassurer l’opinion publique mauritanienne sur le contenu parfois galvaudé par d’autres sources.
La déclaration sera, pour ce faire, rendue publique par les deux parties, assure-t-on, de même source, pour que tous puissent en connaitre le contenu. Une transparence qui ne peut que renforcer la confiance sur des sujets sensibles et sur la nature du partenariat annoncée entre les deux parties. Les européens seraient donc mus par le statut «stratégique » pour l’Union Européenne de la Mauritanie dans la coopération avec le Sahel. L’exploitation gazière et de l’hydrogène vert donnent aussi plus de visibilité au renforcement de la coopération atlantique.

Pas de patate chaude
Même si l’on peut expliquer les interprétations des uns et des autres par la crainte de l’opinion de voir un phénomène déjà préoccupant en Europe lui être transféré, il faut aussi croire à la faible force de persuasion des deux parties à mieux expliquer le contenu de la déclaration plus tôt. Un manque d’efficacité dans la communication qui a laissé place ouverte à la désinformation et aux mauvaises intentions comme l’a été récemment la diffusion d’une note verbale vieille de plusieurs mois et qui servait de base de discussions antérieures. Largement obsolète aujourd’hui, la note d’observation a servi d’instrument de campagne contre un accord qui n’est plus prévu.
D’après les dernières informations à ce sujet, la déclaration conjointe qui embrasse plusieurs domaines de coopération, évoquera la coopération entre les deux parties dans le domaine de la lutte contre la migration irrégulière et illégale.
Dans ce cadre, l’UE exprimerait l’intention de prêter main forte aux autorités mauritaniennes en matière de projets de création d’emplois pour les jeunes, de lignes de crédits et de formation qui puissent les retenir chez eux plutôt que grossir les rangs des migrants irréguliers. Des opportunités seraient même à l’étude pour voir dans quelles conditions, la délivrance et l’obtention de visas longs séjours, pourraient être favorisés pour une certaine catégorie de mauritaniens (étudiants).
S’agissant des efforts de lutte contre la migration clandestine, les deux parties envisagent clairement de renforcer les moyens de contrôle opérationnels. Il s’agira, selon toute vraisemblance, de moyens logistiques déployés par les deux parties pour « prévenir » les flux migratoires entre les deux rives qui prennent de plus en plus avec les naufrages signalés des propensions d’une tragédie humaine. Mais aucun centre de rétention d’immigrés clandestins ne sera mis en place à cet effet en Mauritanie, assurent ces sources autorisées…

JD

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