Mission européenne d’industriels et d’acteurs de la chaine de valeur de l’hydrogène vert en Mauritanie – 25 et 26 avril 2024

Une délégation de près de 40 acteurs européens de la chaîne de valeur de l’hydrogène vert est en visite en Mauritanie, pour explorer pendant deux jours le potentiel et les perspectives du secteur dans le pays. Du 25 au 26 avril 2024, cette mission organisée conjointement par la Représentation de l’Union européenne en Mauritanie et le Ministère du Pétrole, des Mines et de l’Energie, entend consolider les liens avec partenaires et autorités mauritaniennes, en vue de renforcer la présence des acteurs européens dans le secteur de l’hydrogène bas carbone et d’accélérer la transition énergétique de la Mauritanie.

La mission rassemble des dirigeants européens de 16 entreprises agissant sur la chaîne de valeur de l’hydrogène vert[1], des représentants des agences de développement AECID, AFD et GIZ, de l’Agence italienne du commerce extérieur, de l’Institut espagnol du commerce extérieur, de la Banque européenne d’investissement et de la direction générale des Partenariats internationaux de la Commission européenne.

Sous la houlette de S.E.M. Gwilym JONES, Ambassadeur de l’Union européenne en Mauritanie, la délégation s’est entretenue avec S.E.M. Nani Ould CHROUGA, Ministre du pétrole, des mines et de l’énergie ainsi que S.E.M. Abdessalam Ould Mohamed SALEH, Ministre de l’Économie et du développement durable, avec lesquels ont été évoqués les besoins des différentes parties prenantes dans le cadre de la mise en œuvre du code de l’hydrogène et du plan d’action de la Feuille de route pour le développement de l’hydrogène bas carbone. Les moyens de renforcer la présence des acteurs européens afin d’accélérer la transition énergétique de la Mauritanie ont également été abordés. Les participants de la mission ont ensuite pu échanger avec des représentants d’investisseurs et du secteur privé mauritaniens, dans le cadre d’un déjeuner organisé par l’Agence pour la Promotion des Investissements en Mauritanie, avant de se rassembler en format Equipe Europe pour un échange avec les Ambassadeurs de l’Union européenne, de l’Allemagne, de l’Espagne, de la France et de l’Italie.

La délégation a également pu visiter des infrastructures critiques pour le développement de l’hydrogène vert, telles que le Port Autonome– Port de l’Amitié et le terminal à container de Nouakchott, avant d’aller découvrir les infrastructures de la SNIM et de la zone franche de Nouadhibou.

Cette mission historique matérialise le fort intérêt du secteur privé européen pour le développement de l’hydrogène bas carbone et de ses produits dérivés en Mauritanie, tels que l’ammoniac et l’acier vert, alors que le vieux continent, premier importateur d’énergie au monde, cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement et entend décarbonner son industrie en adéquation avec les orientations de « Plan vert pour l’Europe ». Cet intérêt rejoint la double ambition de la Mauritanie de se positionner comme futur hub international pour l’hydrogène vert, et d’accroitre localement l’accès à l’énergie avec en ligne de mire l’accès universel à l’électricité en 2030.

Cette mission fait suite à la Table ronde sur l’hydrogène vert, tenue au Palais présidentiel en février 2024, qui a réuni le Président de la République Islamique de Mauritanie S.E.M. Ghazouani, le Président du Gouvernement espagnol S.E.M Sanchez et la Présidente de la Commission européenne S.E.Mme Ursula von der Leyen. En compagnie de 8 représentants d’entreprises européennes des secteurs de l’hydrogène vert, la Présidente von der Leyen avait alors confirmé la volonté de l’Union européenne d’accompagner la Mauritanie dans la construction de son écosystème de l’hydrogène.

 

Contexte

L’hydrogène vert représente un énorme potentiel de production d’énergie pour la Mauritanie. Le pays dispose d’un ensoleillement et d’une exposition aux vents particulièrement favorables, avec 363 GW utilisables objectivement, selon la Feuille de route pour l’industrie d’hydrogène à faible empreinte de carbone en Mauritanie, validée en novembre 2022 par le gouvernement mauritanien.

À l’heure actuelle, les énergies renouvelables représentent 27 % de l’approvisionnement énergétique total du pays[1]. L’hydrogène vert pourrait contribuer à la réalisation de l’objectif du pays de 50 % d’énergies renouvelables d’ici à 2030.

La Mauritanie, par l’intermédiaire de la SNIM (Société Nationale Industrielle et Minière), est également intéressée par l’hydrogène vert afin de pouvoir enrichir les minerais de fer en vue de leur transformation en pellets et en minerai de fer préréduit (DRI) à moyen terme et en « acier vert » à long terme. Ce projet industriel est un facteur clé du développement de projets d’hydrogène vert qui ont besoin d’un acheteur local pour garantir leurs investissements.

L’Europe est le premier importateur d’énergie au monde. La guerre d’agression de la Russie envers l’Ukraine a montré la vulnérabilité énergétique des Européens et l’accélération de la transition écologique est la voie à suivre. L’hydrogène vert est considéré comme une voie de développement à explorer. En raison de sa proximité avec l’Europe, la Mauritanie a tout le potentiel de devenir un fournisseur, offrant une diversification des approvisionnements européens.

La Mauritanie offrirait, avec le Maroc, l’hydrogène vert le moins cher sur le continent aux acheteurs locaux et européens. Selon une étude récente[2], ces deux pays, d’une part, et l’Égypte, d’autre part, ont prévu des capacités d’exportation cumulées capables de répondre aux besoins européens d’ici 2030 et 2050.

Selon la feuille de route pour le développement de l’hydrogène bas carbone adoptée par le gouvernement, les besoins prévus feraient passer le nombre d’emplois créés dans le secteur de l’hydrogène à 300,000 (pour un pays comptant 4,5 millions d’habitants).

Cinq protocoles d’accord ont déjà été signés et des autorisations ont été attribuées pour une capacité de production supérieure à 90 GW pour un investissement de 80 milliards de dollars, hors infrastructures d’interconnexion 1/CWP (Australie) (30 GW) — 2021: négociation de l’accord global; 2/BP (UK) (30 GW): MOU signé; 3/Chariot — TotalEnergie H2 (UK-FR) (15 GW) — 2021: négociation de la convention mondiale; 4/Conjuncta — Masdar — Infinity Power (DE, Abu-Dhabi, Égypte) (15 GW): MOU signé, et 5/AMEA Power (EAU) (3 GW). Une première production est attendue en 2030 (2 GW).

L’Union européenne soutient directement les ambitions du pays visant une transition énergétique accélérée pour atteindre un accès universel à l’électricité d’ici 2030, avec une forte composante d’énergies renouvelables et une réduction substantielle de l’empreinte carbone. Lors du forum « Global Gateway » d’octobre 2023, la Présidente von der Leyen a lancé, avec le président Ghazouani, une initiative Équipe Europe sur l’hydrogène vert.

Cette initiative Équipe Europe, qui fédère les efforts de l’UE, la France, l’Allemagne, l’Espagne et la BEI dans le domaine vise à:

Soutenir la construction des infrastructures nécessaires au développement de l’écosystème de l’hydrogène vert afin que cette énergie puisse être produite, transportée et commercialisée. Il s’agirait notamment des routes, des ports, des lignes électriques, des installations de dessalement, des réseaux ferroviaires, etc.

-Le soutien à la création d’emplois décents, en particulier pour les femmes et les jeunes, le soutien au secteur privé et le renforcement de l’écosystème entrepreneurial, y compris l’accès au financement, afin de structurer le secteur et de garantir des retombées durables pour l’économie locale.

-Le développement des compétences par la formation technique et professionnelle et le soutien à la recherche et au développement afin de garantir la disponibilité de personnel qualifié pour répondre aux besoins de l’industrie de l’hydrogène et des sous-secteurs associés à son développement.

-Améliorer le climat des affaires et le cadre juridique et fiscal afin de faciliter les investissements nationaux et étrangers dans un environnement sûr et fiable, par exemple dans le domaine de l’acier vert.

L’Union européenne soutient déjà le gouvernement dans l’élaboration du code de l’hydrogène et du plan d’action pour le développement de l’hydrogène bas carbone. L’Equipe Europe entend renforcer considérablement son appui au secteur pour opérationnaliser son initiative sur l’hydrogène vert..

[1] ArcelorMittal Europe, Capital Energy, Chariot (Joint-venture TEH2), DEME HYPORT Energy, EEMAXX ENGINEERING srl, Greengo Energy, GH2, HyDeal, Hydrogen Europe, John Cockerill, Port of Antwerp Bruges, Port of Rotterdam International, RINA, Royal Haskoning DHV, Siemens Energy, TotalEnergies H2.

[2] Données 2020 de l’IRENA

[3] Africa Solar Hydrogen Project par le CVA, avec le soutien de l’UA, BEI et ISA (2022)

 

Contact :

Délégation de l’Union européenne en Mauritanie

Téléphone: (222) 45 25 27 24

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