Mauritanie : les flux de réfugiés maliens menacent de crise alimentaire l’Est du pays
Refuge de proximité pour les touaregs et peuls fuyant les zones de conflit au Mali, la région du Hodh Charghi subit de plein fouet l’impact des déplacements des populations et craindrait même une crise alimentaire aigue.
Depuis le mois d’avril, avec l’afflux de réfugiés maliens, les moyens d’existence dans la région du Hodh Charghi, seraient « sous forte pression » met en garde Fnews le bulletin d’avril 2024 du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Une situation d’extrême urgence humanitaire pour laquelle l’Ue a débloqué une enveloppe de 200.000 € en fonds humanitaires. Une goutte dans un désert.
Alors même que le pays est engagé dans une période de pré-soudure la crise alimentaire se profile déjà à l’horizon aussi bien pour les réfugiés maliens que pour les populations hôtes de l’Est de la Mauritanie. Les prévisions pluviométriques prédisent des pluies, dans le grenier du pays, entre juin et septembre 2024. Mais les populations rurales, elles, auraient déjà «perdu leurs principaux moyens d’existence, (…) et seront susceptibles d’être en insécurité alimentaire de phase Crise (Phase 3 de l’IPC). »
Mauritanie : L’UE répond au nouvel afflux de réfugiés maliens
Nonobstant cette alarme sur une situation déjà précaire et en dépit des mesures d’approvisionnement prises par l’Etat mauritanien pour assurer « l‘offre en produits alimentaires de base sur les marchés », permettant une stabilité des prix des céréales, et jugées bonnes par les partenaires, l’augmentation, en mars, de 5 à 15% des prix des produits de base, tels que les légumes, les produits laitiers, et le sucre est venue timorée cette satisfaction. Les nouvelles conditions suscitent plus d’incertitudes pour les populations rurales, notamment les ménages pauvres, la veille de la période de soudure, qui avance à pas de charge, alors qu’elles auraient « déjà épuisé leurs stocks alimentaires ».
La perspective est donc préoccupante selon cette analyse qui voit que « l’afflux des réfugiés maliens se poursuit au sud-est du pays, notamment dans la willaya du Hodh El Chargui » exerce «une forte pression sur les sources de nourriture, d’emploi, et les moyens d’existence qui expose la zone à une insécurité alimentaire aigüe de phase Crise».
La même inquiétude sur la vulnérabilité des populations est partagée par l’Ong Action Contre la Faim qui estime que la situation « est particulièrement alarmante dans 6 pays (La Mauritanie, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad, la Sierra Leone et le Nigéria) ».
A suivre
JD