Scrutin présidentiel : Discours, promesses politiques et cartes d’électeurs dans les poubelles !

Une semaine s’est déjà écoulée pour les 7 candidats engagés dans la course présidentielle. Ils auront sillonné plusieurs régions et déroulé leurs promesses électorales. Ont-ils réussi à convaincre leurs compatriotes ? Le verdict tombera à l’issue de cette dernière ligne droite, le 29 juin.

 

Rien qu’une petite semaine encore et les mauritaniens seront édifiés sur qui les gouvernera pour les 5 prochaines années. Un énorme constat, à ce stade. Personne ne trouve à redire sur la sempiternelle question de présence de « signes distinctifs » de l’Administration publique, dans un camp ou dans un autre. Il faut bien reconnaitre que l’on parle de moins en moins de l’implication de l’administration et de ses moyens au profit du candidat du pouvoir comme dans les constats dressés dans les précédentes extravagances.

Depuis le 14 juin 2024, les sept candidats à l’élection présidentielle se sont donc lancés dans une course contre la montre pour convaincre leurs compatriotes de leur accorder leur confiance le 29 juin 2024 pour présider aux destinées du pays. Et c’est à un véritable chassé-croisé que se sont livrés les candidats dans les grands greniers électoraux. Fait rarissime pour être évoqué, les principaux candidats ont promis de satisfaire les attentes socio-économiques de leurs compatriotes sans se livrer aux méchancetés et autres invectives par lesquelles la classe politique s’illustrait lors des précédentes joutes politiques. Il y a comme un respect-réciproque entre les principaux présidentiables…

 

A l’image de Nouakchott, la première semaine a vu éclore, dans toutes les régions, des sites et des tentes à l’effigie des différents candidats en lice. Les ardeurs et les partis pris s’expriment dans les la liesses des différents états-majors politiques. Cependant, il va sans dire que le candidat de la Majorité présidentielle, qui draine aussi derrière lui les argentiers du pays, n’est pas logé à la même enseigne que les autres candidats, ne serait-ce que visuellement. L’occupation de l’espace de campagne trahit une présence plus évidente du candidat de la Majorité face aux autres candidats dont certains, avec les moyens du bord, tirent encore le diable par la queue en espérant porter leur voix dans les coins reculés du pays. Mais qu’à cela ne tienne. Plusieurs candidats ont déjà sillonné leurs fiefs électoraux pour espérer en récolter des dividendes le jour «J ».

Du discours politique

Il n’y a, à l’évidence, pas la même perception sur les questions de l’heure. Chaque candidat y va de son analyse et de son entrain à vouloir accaparer les intentions de vote de ses compatriotes. La teneur du discours dans les programmes politiques (ou ce qui en tient lieu) a, cependant et contrairement aux années précédentes, une forte teneur économique, sans doute inspirée de la situation du pays et des conditions des citoyens passées aux prismes des différents candidats. Même si certains candidats comme Ghazouani, Biram ou encore Bocar Bâ ont rappelé, en terme des droits de l’homme, l’intérêt de résorber « le passif » du passif humanitaire pour en tourner définitivement la page, tous les candidats semblent avoir voulu donner aux questions économiques une place de prédilection dans leurs discours. De Ould Hamadi, à Ould Wavi, en passant par Me El Ide ainsi que Atouma Soumaré, En sus des promesses et des bilans présentés par les différents candidats, lors de cette première semaine, des critiques ont également faites de la gestion et des politiques publiques par les opposants en course.

Sur ce registre, à noter que le candidat Outouma Soumaré a expliqué ce qu’il considère l’échec des politiques publiques par l’absence d’efficacité des études de projets. Quant à Ould Wafi, lui, a promis, une fois élu, d’exonérer les PME des taxes. Biram a lui préconisé personnellement des finances publiques pour éviter toute indélicatesse avec les deniers publics. Pour Bocar Bâ, a promis de s’attaquer à « la confiscation des terres agricoles », au « chômage notamment chez les jeunes et au « contrôle des prix ».

En attendant, le 29 juin, date butoir à cette élection, quelques derniers réglages de campagne s’avèrent indispensables pour les candidats pour une dernier fois, frapper l’œil de l’électeur !

Mais comme on n’a eu de cesse de le répéter, les derniers audios sur la gestion de la CENI, sortis des entrailles du sérail de la Majorité, en plus de milliers de copies de carte d’électeurs retrouvées dans les poubelles, créent déjà un sentiment de malaise au sein de l’opinion sur la capacité détachée de la CENI à jouer son rôle d’arbitre. Espérons qu’elle ne jettera pas l’opprobre sur ce scrutin crucial pour l’avenir de notre pays. Cela s’assimilerait, après son incompétence caractérisée pour les élections générales de 2023, à un sabotage délibéré qui risquerait d’entacher la crédibilité de cette consultation.

JD

 

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