Politique: Formation d’un nouveau gouvernement ou juste un remaniement de plus!

L’opinion reste sur sa faim. L’espoir nourri, avec l’avènement de Ould Diaye aux commandes du gouvernement, a été de courte durée. Pour un gouvernement nouveau, les mauritaniens ont eu droit à un jeu de chaises musicales où s’entremêlent renouveau, statu quo ante mais aussi retour case-départ.

Le nouveau premier Ministre était soupçonné avoir plus d’un tour dans son chapeau. Mais au finish le coup de prestidigitateur a transformé le lapin en une souris. Une grande déception pour l’opinion. Il est évident qu’à l’exercice du pouvoir le nouveau premier Ministre devrait combiner entre adaptation et conciliation. Entre ce qui lui est permis, ce qu’il peut, Mokhtar Ould Diaye tente parfois l’impossible. Cela lui réussira-t-il longtemps quand on sait que le poste de premier Ministre, reste un fusible de luxe? Mohamed Ould Ghazouani dont c’est le dernier mandat est sans doute acculé par tant de sollicitations légitimes de ses compatriotes. La formation du nouveau gouvernement ne fera pas taire les aspirations des uns et des autres. En attendant de s’intéresser aux changements des nouvelles enseignes ministérielles, c’est Mokhtar Ould Djaye le «maitre à bord» du navire gouvernemental. Attention déjà aux avis de tempête. Y a-t-il une véritable grille de lecture pour cette formation remaniée?

Les intouchables

Le maintien des ministres dits de souveraineté trahit la signature du président de la République lui-même. Ce sont là des postes qui, malgré tout, restent, dans la tradition, du domaine réservé du Chef de l’Etat. Mais ce ne sera pas une circonstance atténuante pour le nouveau PM. Ces postes concernent notamment de celui de la Justice (Ould Boyé), des affaires étrangères (Merzough), de la défense (Hanena Ould Sidi) et de l’intérieur (Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine). Mais il y a également une pléthore de ministres conseillers à la présidence qui semble échapper à la gestion par le premier Ministre de son équipe.

 

Les confidents

Dans le registre des hommes proches du président et qui lui permettent de corriger les déséquilibres éventuels, Ould Ghazouani s’est entouré d’hommes et de femmes qui ne sont pas de la dernière pluie. Il s’agit notamment de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, ancien premier Ministre, qui réoccupe son poste de ministre secrétaire général de la Présidence de la République. Il y a également, Nani Ould Chrougha, « le disciple » fidèle qui revient au poste de ministre responsable du cabinet du président. Nani est l’œil et la mémoire du président.

Mohamed Ould Abdallahi Ould Ethmane rempile lui aussi à un poste qu’il occupait depuis sa « sortie » du gouvernement Ould Billal. Il est rejoint par Mme Ba Aissata Yahya est nommée ministre conseillère à la Présidence de la République.

Ce n’est donc pas le grand déballage dans l’entourage du président où Mme. Toutou Mahfoudh Khattry revient au pilotage du Commissaire à la Sécurité Alimentaire.

Seule nouveauté, l’arrivée de Sid’Ahmed Benane, ancien SG de MHUAT, nommé Commissaire aux droits de l’homme, à l’action humanitaire et aux relations avec la société civile, depuis longtemps pressenti à un poste ministériel –pêche un secteur qu’il connait particulièrement pour le redresser- au nom de la capitale économique. Sa nomination qui semble corriger un oubli ne devrait être qu’une étape de sa carrière gouvernementale.

Les sortants

Même s’il n’en donne pas véritablement l’air, le nouveau gouvernement a été profondément remanié avec la sortie de plusieurs personnalités de poids et de renom. Le premier cas étonnant est celui de Mohamed Ould Sid’Ahmed, ancien MHUAT, qui était pressenti, après avoir piloté la campagne présidentielle, à jouer les premiers, sinon à sauvegarder au moins son poste. Il y a aussi Abdessalam Ould Mohamed Saleh, ex MEDD, Isselmou Ould MBady (finances), Lemrabott Ould Bennahi (commerce) et surtout Naha Mint Mouknass (Santé, et présidente de l’UDP).  Elle accompagnera, dans sa chute, son cousin, Mohamed Ali Sidi Mohamed (ex-ministre équipement et transport). Moktar Ould Dahi (ex-ministre de l’éducation), à qui Ould Moine fait désormais de l’ombre, sort du gouvernement. Le même sort a été réservé à l’ancien ministre de l’élevage, Hmeïdit Ould Cheïn à Ould Sidi Ould Amar Taleb, ministre des Affaires islamiques et de l’Enseignement originel ou encore Ismael Ould Abdel Vettah, désormais ex-ministre de l’hydraulique et de l’assainissement.

Ould Diay semble s’est encore passé des services de Ahmed Ould Sid’Ahmed Dié, ancien ministre de la Culture, de la Jeunesse, des Sports et des Relations avec le parlement, de ceux de l’ex-ministre de Environnement, Lalya Ali Camara. Il en est de même de l’ex-ministre délégué chargé des Mauritaniens de l’étranger Mohamed Yahya Ould Hmednah.

Les revenants

Outre les ministres qui ont été épargnés dans la formation du nouveau gouvernement, il faut noter que trois « nouveaux » ministres ne le sont pas véritablement. Ils avaient occupé des postes ministériels  et sont donc rappelés aujourd’hui. Il s’agit en premier de Maalainine Ould Eyih, président de l’UPR, devenu ministre de la formation professionnelle, de l’artisanat et des métiers, de Mohamed Ould Soueidatt promu , ministre de la Fonction Publique et du Travail ou encore Amal Mouloud, propulsée ministre de l’hydraulique et de l’assainissement. Tout comme le premier Minsitre, Amal Moloud qui a émargé au gouvernement Aziz avait été blanchie par la justice après les investigations de la CEP.

Nous reviendrons sur les nouveaux visages dans le nouveau gouvernement

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