Inde-Pakistan : entre drones et missiles, l’ombre d’une guerre nucléaire

Pendant que l’attention du monde se porte ailleurs, l’Inde et le Pakistan réactivent les tensions historiques qui les opposent depuis plus de 75 ans. Frappes ciblées, drones armés et déclarations menaçantes réinstallent le spectre d’un conflit ouvert en Asie du Sud.Un engrenage de représaillesL’escalade a débuté le 22 avril à Pahalgam, dans le Cachemire indien, lorsqu’un attentat a coûté la vie à 28 civils. Sans attendre, New Delhi a pointé du doigt les groupes armés.
Pendant que l’attention du monde se porte ailleurs, l’Inde et le Pakistan réactivent les tensions historiques qui les opposent depuis plus de 75 ans. Frappes ciblées, drones armés et déclarations menaçantes réinstallent le spectre d’un conflit ouvert en Asie du Sud.

Un engrenage de représailles

L’escalade a débuté le 22 avril à Pahalgam, dans le Cachemire indien, lorsqu’un attentat a coûté la vie à 28 civils. Sans attendre, New Delhi a pointé du doigt les groupes armés pakistanais Lashkar-e-Taiba et Jaish-e-Mohammed, accusés d’avoir orchestré l’attaque. En réponse, l’Inde a déclenché l’Opération Sindoor, ciblant neuf sites présumés de ces groupes en territoire pakistanais.

Islamabad a réagi dans la foulée, abattant plusieurs drones indiens et menant des frappes d’artillerie dans le Cachemire, avec un lourd bilan civil. Depuis, les accusations fusent des deux côtés, nourrissant une spirale de violence qui ne dit pas son nom.

Des drones pour mener une guerre sans l’avouer

Le 8 mai, l’armée indienne affirme avoir intercepté une attaque massive de drones pakistanais visant plusieurs villes du nord du pays, dont des sites religieux. En représailles, des drones indiens auraient ciblé des installations militaires au Pakistan.

Pour Christopher Clary, professeur à l’université d’Albany et spécialiste des relations indo-pakistanaises, «les attaques sur des villes par des drones militaires n’ont jamais eu lieu dans cette rivalité. C’est une allégation très sérieuse et un signe que les anciennes règles ont été jetées par la fenêtre. Les nouvelles règles n’ont pas été écrites, donc nous sommes dans une période dangereuse», dit-il.

«Tester les lignes rouges, au risque de tout perdre»

Cette stratégie de frappes ciblées et de réponses calculées inquiète également les observateurs régionaux. Pour Dr. Huma Siddiqui, chercheuse en géopolitique à l’Institute for Conflict Studies (New Delhi), les deux États « s’engagent dans une logique de guerre limitée, mais hautement instable ». Poursuivant son analyse, elle pense que « plus les attaques se multiplient, plus le risque d’engrenage devient réel. À force de jouer avec les lignes rouges sans les franchir, on finit par les effacer », prévient-elle. « Chaque provocation, même mineure, peut être perçue comme une déclaration de guerre.

Dans les deux pays, la riposte ne se limite pas aux armes. En Inde, plus de 8 000 comptes X (ex-Twitter) ont été suspendus pour propagation présumée de désinformation liée au conflit. Le Pakistan, lui, resserre sa communication autour d’un discours de fermeté, tout en évitant de s’engager dans un dialogue direct.

Alors que les États-Unis appellent à la retenue sans trop s’impliquer et que l’ONU multiplie les déclarations de principe, le terrain diplomatique reste désespérément vide. Aucun canal de désescalade crédible ne semble actif. Pendant ce temps, les populations civiles vivent au rythme des alertes, des évacuations et de la peur.

Tandis que les sirènes résonnent de part et d’autre de la frontière, une question s’impose : jusqu’où l’Inde et le Pakistan sont-ils prêts à aller?

Mohamed SEYE

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