Tourisme en Adrar : une éviction sur WhatsApp de Ould Jiyid provoque un tollé parmi les professionnels

Une vive polémique secoue actuellement le secteur du tourisme en Adrar, à la suite d’un incident survenu sur un groupe WhatsApp réunissant des aubergistes opérant dans la région. Mahfoudh Ould Jiyid, directeur général de l’Office national du tourisme, y aurait été exclu par un administrateur du groupe, en l’occurrence Sébastien Bouhot, gérant de l’auberge Triskell, suite à une intervention qu’il avait jugée “hors sujet”.
L’éviction de Ould Jiyid surviendrait à la suite d’un débat animé autour de la gestion des visas pour les touristes, dans le contexte de la stratégie gouvernementale de promotion du tourisme dans le pays. L’incident a provoqué la colère de plusieurs membres, qui ont décidé de quitter le groupe en signe de protestation. Une question centrale pour le tourisme extérieur qui contribue à faire vivre les populations locales.
Face à la montée des tensions, S. Bouhot aurait été contraint de présenter des excuses officielles, sous la pression des autres participants et par crainte de représailles institutionnelles présentant son geste comme “malencontreux”. Une attitude destinée à apaiser les esprits, même si l’épisode a révélé une certaine fragilité dans la coordination entre les acteurs publics et privés du secteur.
Nouvelle stratégie ambitieuse mais controversée
Cet incident intervient alors que le ministère du Tourisme vient tout juste de lancer une nouvelle stratégie centrée sur la promotion du tourisme intérieur. Jeudi à Atar, la ministre Zeinebou mint Ahmednah a, en effet, donné le coup d’envoi de la saison touristique locale, sous le slogan : « Ma patrie, ma destination ». Une initiative présentée comme un levier pour l’essor du secteur et le développement économique du pays.
La campagne coïncide avec la saison de la Guetna (récolte des dattes) en Adrar, et devrait s’étendre, dans l’avenir, à d’autres régions du pays en fonction des saisons : Laayoune pour ses produits laitiers, Nouadhibou pour les activités balnéaires, ou encore la vallée pour sa richesse culturelle.
Toutefois, certains observateurs s’interrogent sur la capacité réelle du pays à accueillir un afflux de touristes, même saisonnier, faute d’infrastructures adaptées et de services suffisants. Si l’intention est louable, sa mise en œuvre nécessitera certainement des moyens à la hauteur des ambitions affichées.