Lancement de la Semaine nationale de l’arbre : Ghazouani plaide pour l’implication de tous

Le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a donné, ce vendredi matin à Tevragh-Zeina (Nouakchott-Ouest), le coup d’envoi officiel de la Semaine nationale de l’arbre. Cet événement marque également le lancement du programme national de reboisement et de semis direct – Campagne 2025, un projet ambitieux inscrit dans la lutte contre la désertification et le changement climatique.

En Mauritanie, la mobilisation nationale contre la dégradation de l’environnement intervient depuis le sommet de l’Etat. L’engagement politique du président en est le sceau et l’expression de la volonté politique pour convaincre, chacun, à planter un…espoir.
Dans une déclaration à la presse, le chef de l’État a souligné l’ampleur des défis environnementaux que traverse la Mauritanie, les qualifiant de « défis mondiaux ». Il a insisté sur la nécessité d’une mobilisation collective pour la préservation d’un environnement sain et durable.

« La Mauritanie a connu, ces dernières décennies, une grave dégradation de son environnement, causée par la sécheresse, la désertification et l’exploitation irresponsable de la couverture végétale. Il est temps de changer les mentalités et de renforcer la conscience écologique »

, a déclaré le président Ghazouani appelant à l’implication de toutes les composantes de la société, le président a rappelé le rôle central que joue l’arbre dans l’atténuation des effets du changement climatique.

Le coup d’envoi donné par le président pour ce programme ambitieux aux dimensions multiples se veut réparateur.
Il prévoit des actions concrètes à l’échelle nationale, dont :
• Le reboisement de 500 hectares ;
• Un semis aérien sur 587 hectares ;
• Un semis direct sur 2 913 hectares ;
• Et la préparation de 4 000 parcelles dans plusieurs wilayas pour le reboisement et le semis.
L’objectif ici est double : restaurer les zones les plus touchées par la dégradation des sols, d’une part, et améliorer les conditions de vie des communautés rurales, d’autre part.
Ce programme s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de développement durable, en cohérence avec les engagements internationaux de la Mauritanie en matière de climat et d’environnement.

L’ensemencement aérien «ne donne pas » ses résultats

La veille, des opérations d’ensemencement aérien, sous la supervision du ministre de la Défense, Hanena Ould Sidi, de la ministre de l’Environnement, Mme Massouda Mint Baham Ould Mohamed Laghdaf, et du chef d’état-major général des Armées, le général Mohamed Vall Rayess, ont été également initiées, en soutien à cette campagne, qui durera une semaine. L’objectif de l’ensemencement est de déverser, dans le sillage de l’hivernage, quatre tonnes de graines d’espèces adaptées à la désertification, sur une superficie de 6,1 millions d’hectares, répartis entre les régions de l’Adrar, l’Inchiri, le Trarza, le Tagant, le Hodh El Gharbi, le Hodh Charghi, l’Assaba, le Tiris Zemmour et Dakhlet Nouadhibou.

Une coordination interinstitutionnelle indispensable pour prendre à bras le corps la problématique environnementale. La campagne bénéficie, en effet, d’un appui logistique conséquent, notamment de l’état-major général des Armées, et plus particulièrement de l’Armée de l’Air, saluée pour sa contribution décisive à la mise en œuvre des opérations aériennes.
Malheureusement, si directeur de la Protection de la Nature au ministère de l’Environnement, El Hassen Ould Mouloud, a présenté les modalités techniques du semis aérien, les espèces choisies, ainsi que le calendrier de la campagne, aucune évaluation de l’efficacité des efforts consentis ces dernières années pour régénérer le couvert végétal n’a encore été partagée. Pour certains observateurs, les méthodes usitées relèveraient encore de procédés empiriques.
Pour la ministre de l’Environnement, citée par des confrères, cette opération vise non seulement à restaurer la couverture végétale, mais aussi à créer des emplois verts et des opportunités économiques locales.