Mattel : Nouveau rebondissement dans l’affaire Bouamattou vs Béchir Moulaye El Hacen

Le conflit entre les deux actionnaires de Mattel, Mohamed Ould Bouamatttou et Béchir Ould Moulaye El Hacen, connaît un nouveau rebondissement. Un feuilleton judiciaire qui dure depuis 2017, sur fond de guerre d’intérêts et d’accusations croisées.
Nouvel épisode dans la guerre larvée que se livrent depuis plusieurs années deux poids lourds du monde des affaires mauritanien. Depuis octobre 2022, une plainte déposée par BSA Télécommunication (représentant les intérêts de Mohamed Ould Bouamatttou, alias MOB) contre Béchir Ould Moulaye El Hacen (BMH) a ravivé une querelle qui semblait s’être apaisée. Les deux hommes détiennent chacun 24,5 % du capital de la société Mattel, aux côtés de l’État tunisien, actionnaire majoritaire avec 51 %.
L’affaire, d’apparence financière, est en réalité un conflit profond entre deux anciens alliés devenus adversaires juridiques et économiques. Une affaire où le projet de vente de l’entreprise n’est pas non plus étranger. Ce différend trouve une première origine dans une plainte déposée par MOB dès 2017, accusant les gérants de Mattel de manipulations comptables, de versement de dividendes fictifs et d’attribution de marchés douteux.

Une guerre d’usure
Les soupçons de BSA visent, selon plusieurs sources, des opérations menées par des responsables étrangers de Mattel en complicité avec un autre actionnaire mauritanien – en l’occurrence BMH. Le climat s’est nettement tendu après le retour d’exil de Bouamatttou en Mauritanie, dans la foulée du changement du régime politique.
Une plainte pour abus de confiance déposée en ocotbre 2022 par BSA avait conduit à une garde à vue de 24 heures pour Béchir Moulaye El Hacen. MOB accuse notamment ce dernier d’avoir facturé à Mattel près de 300 000 euros en prestations de consulting via sa propre société entre 2012 et 2016. Il demande dans sa plainte devant la Justice une expertise de gestion sur la période 2013-2022 ainsi que la suspension de la distribution des dividendes, une demande partiellement rejetée par la justice (suspension de partage de dividendes).

Arbitrage de la Justice
En parallèle de ce contentieux, un autre front s’est ouvert début 2023. Le 28 février, lors d’un point de presse, Me Lô Gourmo – avocat de la GBM, la banque appartenant à MOB – annonce que son client a mis en demeure BMH, son frère Mokhtar, ainsi que la société familiale COMATEL pour une dette cumulée de près de 2 milliards MRO.
Le lendemain, les avocats de la famille Moulaye El Hacen montent au créneau. Ils dénoncent « un acharnement » orchestré par le groupe BSA contre leurs clients, accusant Bouamatttou d’utiliser tous les leviers – judiciaires comme économiques – pour déstabiliser ses adversaires.
Malgré les accusations, les contre-attaques et les tensions croissantes, les deux parties affirment vouloir s’en remettre à la justice pour trancher. En attendant, la saga judiciaire autour de Mattel continue d’agiter les milieux économiques mauritaniens, où beaucoup scrutent l’issue de ce bras de fer entre deux parmi les plus influents hommes d’affaires du pays.

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