TICAD 9 : La JICA et la BAD signent un accord visant à prolonger l’initiative d’Aide renforcée au secteur privé pour un montant de 5,5 milliards de dollars

L’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et la Banque africaine de développement ont signé, jeudi à Yokohama, un protocole d’accord lançant la sixième phase de l’initiative d’Assistance renforcée au secteur privé (EPSA 6), qui fournit un cadre pour la mobilisation de ressources essentielles et le partenariat pour le développement des pays africains.
Dans le cadre d’EPSA 6, la Banque et la JICA uniront leurs efforts pour soutenir les pays membres régionaux du Groupe de la Banque entre 2026 et 2028 afin de réaliser un objectif de financement conjoint pouvant atteindre 5,5 milliards de dollars, soit un demi-milliard de dollars de plus que lors de la phase précédente (EPSA 5).
La cérémonie de signature a réuni le président de la JICA, M. Akihiko Tanaka, et le vice-président du Groupe de la Banque chargé de l’Électricité, de l’Énergie, du Climat et de la Croissance verte, M. Kevin Kariuki, à l’occasion de la neuvième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9), qui se déroule actuellement à Yokohama, au Japon. Le ministre japonais des Finances, M. Katsunobu Kato, était également présent à la céremonie.
Lancée en 2005 en partenariat avec le gouvernement japonais, l’initiative EPSA appuie la mise en œuvre de la Stratégie de la Banque pour le développement du secteur privé. Ses priorités portent sur l’énergie, la connectivité, la santé, l’agriculture et la nutrition.
M. Tanaka a rappelé que les cofinancements réalisés depuis 2005 par la Banque africaine de développement et la JICA, dans le cadre des précédents accords EPSA, avaient permis de mobiliser 12 milliards de dollars pour l’Afrique, soulignant que l’objectif ambitieux de 5,5 milliards de dollars fixé pour EPSA 6 était plus de cinq fois supérieur à celui de la première phase il y a vingt ans. « Cela reflète la solidité croissante de notre partenariat et l’importance accrue de nos efforts conjoints », a-t-il déclaré. M. Tanaka a également annoncé que la résilience serait une nouvelle priorité de cette phase : « Nous nous engageons à répondre non seulement au changement climatique, mais aussi à un large éventail de chocs. »
M. Tanaka a salué le rôle du président sortant de la Banque, M. Akinwumi Adesina, qui a marqué plus de la moitié de l’histoire d’EPSA. « Grâce à son engagement fort et à son soutien, nous sommes heureux de constater qu’EPSA 5 est sur le point d’atteindre son objectif de cinq milliards de dollars d’ici à la fin de l’année », a-t-il précisé.
La composante « Opérations non souveraines » d’EPSA soutient le financement des activités du secteur privé de la Banque par le biais d’une ligne de crédit accordée par la JICA à des conditions concessionnelles. Les précédents accords EPSA ont contribué au financement d’infrastructures essentielles telles que la centrale hydroélectrique de Bujagali (Ouganda), RASCOM (premier satellite panafricain de télécommunications), le système de câbles sous-marins d’Afrique de l’Est, la route à péage de Lekki (Nigéria) ou encore l’usine d’approvisionnement en eau de Kigali (Rwanda).
« Le Japon est l’un des principaux actionnaires de la Banque africaine de développement et contributeurs au Fonds africain de développement. EPSA est également le partenariat bilatéral le plus important et le plus durable de la Banque avec un pays membre. Le Japon a été un pionnier du soutien au secteur privé en Afrique depuis 2005 », a tenu à rappeler M. Kevin Kariuki. « Je salue l’engagement constant du gouvernement japonais envers le développement de l’Afrique et je suis convaincu que nous continuerons à consolider nos réussites communes entre le Japon et l’Afrique », a-t-il ajouté.
Lancé lors de la huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8) en 2022, EPSA 5 prévoyait une coopération financière de cinq milliards de dollars sur la période 2023-2025.
L’objectif de cofinancement conjoint de quatre milliards de dollars a été atteint « à ce jour », selon M. Kariuki, et 1,6 milliard de dollars de projets supplémentaires devraient être finalisés d’ici à la fin de 2025, portant le total à 5,6 milliards de dollars – 112 % des cinq milliards de dollars annoncés pour EPSA 5.
Le ministre japonais des Finances, M. Katsunobu Kato, a souligné que la nouvelle orientation d’EPSA 6 sur la résilience aiderait les pays africains lourdement endettés, tout en stimulant l’investissement privé.
« L’Afrique offre d’énormes opportunités pour une expansion significative des marchés », a-t-il déclaré.
Source BAD