Migration clandestine : Les remparts n’endiguent pas toujours le phénomène

Les remparts placés sur l’itinéraire des migrants clandestins vers l’Europe cèdent toujours. Plus raisons expliquent la poursuite des vagues de migrations dont essentiellement la recrudescence des réseaux de trafic, les retards d’exécution des plans de lutte et les changements perpétuels des voies empruntées par les pirogues depuis les côtes africaines. Cependant, la Mauritanie s’impose de plus en plus comme un passage «obligé » pour se rendre via l’Océan aux Iles Canaries. Les prochains mois, périodes d’accalmie des forts courants marins, seront, sans doute, une ère de prédilection pour de nouvelles tentatives des pirogues pour forcer le passage en direction du vieux continent.
En Mauritanie, entre janvier et août 2025, plus de 6 000 personnes ont été interceptées par la Gendarmerie nationale mauritanienne alors qu’elles tentaient de rejoindre l’archipel espagnol des Canaries, a-t-on appris de bonne source.
La dernière opération en date, menée dans la région de Nouakchott-Ouest, a permis d’empêcher le départ de 63 migrants, dont 11 ressortissants asiatiques et 52 subsahariens, parmi lesquels trois mineurs. Deux réseaux de passeurs, en lien avec des structures internationales, ont été démantelés.
La situation devient infernale. Mais malgré un renforcement des contrôles, les tentatives de traversée se poursuivent. Inlassablement. À la frontière sud, 171 migrants guinéens, dont 49 femmes et plusieurs mineurs, étaient bloqués entre la Mauritanie et le Sénégal. Leur embarcation, un cayuco (pirogue), a dû rebrousser chemin après douze jours en mer dans des conditions extrêmes, sans eau ni nourriture.
Des ONG guinéennes basées en Espagne signaleraient une hausse des départs organisés en convois, malgré les risques. Les routes se multiplient pour contourner les remparts dressés.
Considérée comme un partenaire clé de l’Union européenne en matière de gestion migratoire, la Mauritanie atteint les limites de ses capacités, avec des opérations quasi hebdomadaires à Nouakchott et Nouadhibou. Nonobstant la coopération poussée avec l’Ue, le contrôle sécuritaire ne semble pas endiguer profondément le phénomène. Outre les désagréments des interprétations des mesures de sécurité pour préserver ses frontières (rapport Amnesty), la chaine des candidats à l’exil, poussés par le désespoir dans leurs pays, ne se casse pas.
Le rêve européen continue de faire des émules parmi les damnés de l’Afrique.

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