Mauritanie – Royaume-Uni : Un partenariat stratégique qui va crescendo

Un nouveau pas vient d’être franchi dans la consolidation des relations entre la Mauritanie et le Royaume-Uni. Un mémorandum d’entente a été signé dans ce sens mercredi à Nouakchott, par Mohamed Salem Ould Merzoug, ministre mauritanien des Affaires étrangères, et Lord Collins, secrétaire d’État britannique chargé des Affaires africaines.
Cet accord marque une étape importante dans le rapprochement progressif entre les deux pays, avec un accent particulier mis sur les investissements dans les infrastructures, l’énergie, l’eau et le dessalement. L’objectif affiché : créer des opportunités pour les exportateurs britanniques tout en répondant aux besoins croissants en développement durable de la Mauritanie.
Cette nouvelle entente s’inscrit dans une dynamique lancée depuis plusieurs mois. En juin 2025, une mission économique britannique s’était rendue à Nouakchott, dans la continuité d’un forum d’affaires organisé à Londres en décembre 2024. À cette occasion, le ministre mauritanien de l’Économie et des Finances, accompagné de la directrice générale de l’Agence de Promotion des Investissements (APIM), avait présenté la vision stratégique du gouvernement mauritanien en matière de développement et de diversification économique.
Parmi les axes forts de cette coopération, le secteur financier occupe également une place de choix. Un projet de partenariat entre la Banque Centrale de Mauritanie (BCM) et la Bourse de Londres est en cours, avec pour ambition la création d’une bourse nationale à Nouakchott. Une initiative qui pourrait faciliter l’accès au financement pour les entreprises locales et attirer des capitaux étrangers, en particulier britanniques.
Une volonté partagée d’ouverture économique
Ce rapprochement traduit une volonté politique claire de la Mauritanie en vue de diversifier ses partenaires économiques au-delà du continent européen, tout en consolidant sa souveraineté économique. Pour Londres, il s’agit d’intensifier sa présence en Afrique francophone, un espace encore peu exploré par les investisseurs britanniques, mais porteur de fortes opportunités.
Malgré une forte dépendance commerciale vis-à-vis de l’Union européenne — qui représentait encore 76,7 % des échanges mauritaniens en 2023, principalement avec l’Espagne, la France et la Belgique — la Mauritanie cherche à ouvrir de nouvelles perspectives économiques. Dans cette stratégie, le Royaume-Uni mise notamment sur un acteur clé : British Petroleum (BP), déjà implanté dans le pays. La présence de ce géant énergétique -épinglé malheureusement dans le rapport de F Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits de l’homme sur le génocide isrélien à Gaza- pourrait bien booster la coopération bilatérale et jouer un rôle de catalyseur dans le développement des secteurs des hydrocarbures et des énergies renouvelables.
Le présent mémorandum d’entente pose ainsi une nouvelle pierre à l’édifice d’un partenariat qui ne cesse de se structurer. Il symbolise également une volonté partagée d’approfondir les relations économiques, à travers des projets concrets, innovants et mutuellement bénéfiques.
Pour il s’agira, sans doute, d’une coopération renforcée win-win.