Vers un règlement du passif humanitaire : une proposition de 27 milliards d’ouguiyas

Selon RFI, le gouvernement mauritanien a récemment soumis une proposition de dédommagement financier s’élevant à un peu plus de 27,5 milliards d’anciennes ouguiyas (soit environ 59 millions d’euros), destinée à réparer, les injustices subies par des ressortissants mauritaniens au cours des douloureuses « années de braise » des années 90.

Pour les représentants des victimes ayant participé aux discussions, cette avancée représente un jalon important dans un processus entamé de longue date. Lo Souleymane, l’un des acteurs impliqués dans les négociations, cité par Rfi, précise : « Les échanges avec l’État ont été longs et complexes. Il y a quatre mois, nous avons remis notre feuille de route au président de la République, dans laquelle nous demandions un montant de 35 milliards d’anciennes ouguiyas. L’exécutif, par l’intermédiaire de la primature, nous a transmis une contre-proposition légèrement inférieure. Il ne s’agit pas encore d’un accord définitif, mais d’une base de discussion que nous devons maintenant soumettre aux ayants droit. »

Du côté des associations de victimes, certaines voix expriment toutefois leur réserve face à cette initiative, estimant que l’aspect financier, bien que nécessaire, ne saurait suffire à apaiser les souffrances ni à clore ce chapitre difficile de l’histoire nationale. Le Collectif des veuves et orphelins de Mauritanie, par la voix de sa présidente Maimouna Alpha Sy, rappelle que la recherche de la vérité demeure au cœur des attentes : « Nous ne réclamons pas seulement une compensation financière. Ce que nous attendons avant tout, c’est la reconnaissance pleine et entière des faits, la justice et la transparence. Une commission d’enquête indépendante est indispensable pour faire toute la lumière sur ces événements. Aucun montant, aussi important soit-il, ne pourra jamais remplacer les pertes humaines ni effacer les douleurs vécues. »

Ce dialogue en cours, bien qu’encore imparfait, marque un pas vers une possible réconciliation. Il reste désormais à espérer que toutes les parties pourront continuer à œuvrer ensemble, avec lucidité et respect, afin de parvenir à un règlement juste, à la hauteur des attentes légitimes des victimes.
(avec médias)

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