Accélération de la colonisation israélienne : colline après colline, la paix s’éloigne
À Gaza, le cessez-le-feu ne tient qu’à un fil. En Cisjordanie occupée, la colonisation avance, elle, à pas lourds et réguliers. Deux dynamiques parallèles, l’une fragile, l’autre implacable, qui dessinent un même horizon : celui d’un territoire palestinien toujours plus fragmenté, d’une solution à deux États toujours plus compromise.
Présentant mardi devant le Conseil de sécurité le dernier rapport trimestriel du Secrétaire général sur l’occupation israélienne, Ramiz Alakbarov, coordonnateur spécial adjoint de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, a dressé un constat sans détour. « En 2025, la progression de la colonisation a atteint son niveau le plus élevé depuis que les Nations Unies ont commencé à en assurer le suivi en 2017 », a-t-il averti, évoquant une dynamique qui s’accélère alors même que le droit international en fixe clairement les lignes rouges.
En ouverture, le responsable onusien a par ailleurs condamné l’attaque terroriste perpétrée dimanche à Sydney, en Australie, contre des familles juives réunies pour célébrer Hanoukka, qui a fait au moins 15 morts
Des colonies « dépourvues de toute validité juridique »
Le cœur du nouveau rapport est sans ambiguïté : l’expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, constitue aujourd’hui le principal facteur de déstabilisation structurelle. « Elle alimente les tensions, entrave l’accès des Palestiniens à leurs terres et compromet la viabilité d’un État palestinien contigu et souverain », a souligné M. Alakbarov.
La décision prise le 11 décembre par le cabinet israélien d’approuver ou de régulariser 19 colonies de peuplement supplémentaires, dont celles, évacuées en 2005, de Ganim et Kadim, dans le nord de la Cisjordanie, s’inscrit dans cette logique. Une politique qui, selon l’ONU, ne se limite plus à l’extension de colonies existantes, mais englobe désormais avant-postes et infrastructures associées, au mépris du droit international. « Toutes les colonies israéliennes en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, ainsi que les infrastructures qui leur sont associées, sont dépourvues de toute validité juridique et constituent une violation du droit international et des résolutions des Nations Unies », a-t-il rappelé.
L’ONU renvoie explicitement à l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de justice (CIJ), le 19 juillet 2024, qui enjoint à Israël de cesser toute nouvelle activité de colonisation, d’évacuer les colons et de mettre fin à sa « présence illégale » dans le territoire palestinien occupé. Une mise en demeure juridique restée jusqu’ici sans effet.
https://news.un.org/fr/story/2025/12/1158098