Burkina : La CEDEAO condamne «fermement» la prise de pouvoir par la force

Afrique

La Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a condamné fermement » la prise de pouvoir par la force qui vient de s’opérer vendredi au Burkina Faso ».

Dans un communiqué publié sur son site, la CEDEAO souligne qu’elle » trouve inopportun ce nouveau coup de force au moment oú des progrès ont été réalisés, grâce à la diplomatie et aux efforts de la CEDEAO pour un retour méthodique à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1ejuillet 2024″.

La CEDEAO « réaffirme son opposition sans réserve à toute prise ou maintien du pouvoir par des moyens non constitutionnels et exige le respect scrupuleux du chronogramme déjà retenu avec les Autorités de la Transition pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1e juillet 2024 », précise la même source.
« La CEDEAO met en garde toute institution, force ou groupe de personnes qui par des actes empêcherait le retour programmé à l’ordre constitutionnel ou contribuerait à la fragilisation de la paix et la stabilité du Burkina Faso et de la région », souligne le communiqué.

Le président de la transition du Burkina, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en janvier dernier, a été démis de ses fonctions, ont annoncé des militaires, vendredi soir, sur la télévision nationale.

« Le lieutenant-colonel Damiba est démis de ses fonctions de président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration » (MPSR, organe dirigeant), ont déclaré les militaires dans un communiqué lu par un capitaine sur la télévision nationale burkinabé.

Le nouvel homme fort du pays, désigné président du MPSR, est désormais le capitaine Ibrahim Traoré, a-t-il ajouté.

Les militaires ont également annoncé la fermeture des frontières terrestres et aériennes du pays à partir de minuit, ainsi que la suspension de la Constitution et la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée législative de transition. Un couvre-feu de 21H00 à 05H00 est aussi mis en place.

Les militaires invoquent « la dégradation continue de la situation sécuritaire » dans le pays.

« Nous avons décidé de prendre nos responsabilités, animés d’un seul idéal, la restauration de la sécurité et de l’intégrité de notre territoire », ont-ils déclaré.

M. Damiba avait promis en prenant le pouvoir le 24 janvier de faire de la sécurité sa priorité, dans ce pays miné depuis des années par de sanglantes attaques jihadistes. Mais celles-ci se sont multipliées ces derniers mois, notamment dans le Nord.

Depuis 2015, les attaques récurrentes de mouvements armés affiliés aux jihadistes d’Al-Qaïda et du groupe Etat islamique, principalement dans le nord et l’est du pays, ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.

Depuis l’an dernier, le Burkina est devenu l’épicentre des violences dans le Sahel, avec plus d’attaques meurtrières qu’au Mali ou au Niger en 2021, selon l’ONG Acled.

Plus de 40% du territoire est hors du contrôle de l’Etat, selon des chiffres officiels.

Par La rédaction, Comité Editorial –

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